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J'ai l'honneur d'offrir à VOTRE ALTESSE EMINENTISSIME, un Ouvrage qui lui appartient; puifqu'il contient l'Hiftoire de votre Ordre. On У trouve, MONSEIGNEUR, tout ce que vos Prédéceffeurs ont fait en différens ficcles

pour la défenfe des Autels, & des Etats du Chriftianifme. Ces grands hommes ont rempli l'Univers de la réputation de leurs armes, & de l'éclat de leur valeur: & ils ne fe font pas moins diftinguez par leur attachement à l'observation de la difcipline religieufe.

Elevé à la même dignité, vous mettez toute votre gloire, MONSEIGNEUR, à imiter leurs vertus. Comme eux vous assurez aux Chrétiens la liberté de la navigation, en même tems que vous travaillez à faire fleurir de plus en plus dans votre Ordre, la justice, l'union, la paix. & la pieté. C'est ce qui vous mérite aujourd'hui les vœux unanimes de tous vos Freres pour la durée d'un fi fage Gouvernement. Agréez, ceux que je fais en particulier pour votre confervation, &le profond respect avec lequel je fuis,

MONSEIGNEUR,

DE VOTRE ALTESSE EMINENTISSIME,

Le très-humble & très-obéiffant ferviteur,-
l'Abbé DE VERTOT.

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PREFA CE

ne fçai fi ce dernier Ouvrage que je mets au jour, sera bien reçû du Public; & quoique pour m'encourager dans une fi longue carriere, on m'ait quelquefois flatté d'un heureux fuccès, je connois trop bien ma propre foibleffe, & les difficultez d'une pareille entreprise, pour ne me pas défier de ces préjugez trop favorables. Car outre qu'il a fallu remonter plus de fix cens ans dans les fiécles paffez, j'ai été encore obligé de chercher dans une antiquité fi reculée des commencemens qui ne fe montrent guères, & par conféquent peu capables de fatisfaire la curiofité des Lecteurs. Quelque peine que j'aye prife, & quoique j'aye employé plufieurs années à la compofition de cette Hiftoire, j'avoue que ce n'a été qu'après l'avoir finie, que je me fuis apperçu combien j'étois éloigné de la perfection que demande un pareil Ouvrage.

Il eft vrai que fi fans fe rebuter de ces commencemens ou obscurs, ou peu intéreffans, on paffe à des fiécles voifins de ces premiers tems on fe trouvera dédommagé par de grands exemples de pieté, joints à des actions qui

partoient de la plus rare valeur ; & que la fingularité de la matiere pourra fuppléer à ce qui manque de ma part à la forme que j'y devois donner. Il s'agit dans cette Histoire d'un Corps célébre de Religieux, renfermez d'abord dans un Hôpital, & qui malgré les foins pénibles & humilians des pauvres & des malades, fe trouvant encore affez de zele & de forces pour prendre les armes contre des Infideles, ennemis déclarez du nom Chrétien, fçurent allier les vertus differentes de deux profeffions fi oppofées.

L'habillement de ces Religieux militaires étoit fimple & modeste : ils réservoient la magnificence pour l'ornement des Autels : les pelerins & les pauvres profitoient de la frugalité de leur table. Ils ne fortoient d'auprès des malades que pour vaquer à la priere, ou pour marcher contre les ennemis de la Croix: cette Croix étoit tout ensemble leur habit & leur étendart. Nulle ambition dans un Corps guerrier, où l'on ne parvenoit aux dignitez, que par le chemin de la vertu : la charité, la premiere de leurs obligations, & des vertus du Chriftianifme, ne les abandonnoit pas même contre les Infideles: & quelque avantage qu'ils remportaffent dans les combats, contens de defarmer ces Barbares, ils ne cherchoient dans le fein même de la victoire, qu'à les convertir,

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