dans l'Hiftoire que j'ai l'honneur de vous prefenter, je crois qu'on en trouvera peu, qui, comme le fecond Scipion, fe Joient autant diftinguez par leur amour pour-les Sciences, que par leur valeur leur capacité dans le mêtier de la guerre. Personne, dit Velleius Paterculus, n'étoit plus capable que non feulement ... Scipio > ftudiorum, tam elegans Scipion liberalium, de bien juger des Ouvradoctrina & ges de Litterature, mais mirator fuit, encore d'en composer d'excellents. Il avoit en tout & ad ut Polybium, Panatium que præcel lentes inge- tems auprès de lui Polybe nio viros, domi militia & Panatius, deux des plus que fecum habuerit. Ne- fçavans & des plus habiles que enim Hommes de leur Siecle. quifquam elegantius hoc Scipione Son loifir même étoit la intervalla negotiorum otio difpunxit: femperque aut belli, aut pacis fer artibus: inter arma ac tus aut cor , periculis, aut exercuit. borieux, & on n'a jamais fçu fi bien remplir par les agrémens des belles Lettres, le vuide que laiffent ftudia verfíales affaires. Il s'appliquoit pus animis continuellement aux fon- difciplinis ctions de la Guerre ou de Vell. Patere. la Paix; & tantôt parmi les Armes, tantôt parmi les Livres, il exerçoit fon corps par les travaux militaires, ou fon efprit par l'Etude. 1. 1. cap. 13. J'efpere, MONSEIGNEUR, que le Public n'aura pas beaucoup de peine à faire l'application du portrait d'un Ancien Capitaine à un Moderne: ils fe reffem blent trop, trop peu de gens leur reffemblent. J'ai l'honneur d'être avec un profond respect, MONSEIGNEUR, Votre très humble & très ** ..) ***** DISCOURS PRELIMINAIRE. Des fondemens de la République Romaine, & des principales caufes de fa décadence. 'AMOUR de la liberté a été le premier objet des Romains dans l'établissement de la République, & la cause ou le prétexte des Révolutions dont nous entreprenons d'écrire l'hiftoire. Ce fut cet amour de la liberté qui fit profcrire la Royauté, qui diminua l'autorité du Confulat, & qui en fufpendit le titre en differentes occafions. Le peu ple même, pour balancer la puiffance des Confuls, voulut avoir des Protecteurs particu liers tirez de fon Corps: & ces Magiftrats Plebeiens, fous prétexte de veiller à la confervation de la liberté, s'érigerent infenfiblement en Tuteurs des Loix, & en Infpecteurs du Senat & de la Noblesse. Ces Inquifiteurs d'Etat te noient en refpect les Confuls même, & les Generaux. On verra dans la fuite de cette hiftoire, qu'ils les obligeoient fouvent, quand ils étoient fortis de Charge, de venir rendre compte devant l'Affemblée du Peuple, de leur administration & du fuccès de leurs armes. Ce n'étoit pas affez que de vaincre, l'éclat des plus grandes victoires ne mettoit point à couvert de leurs recherches le General qui n'avoit pas affez ménagé la vie de fes Soldats, qui pendant la campagne les avoit traitez avec trop de hau où |