AU TRÈS-ILLUSTRE AUTEUR LUIS VELEZ DE GUEVARA. 'EST à vous, Seigneur de Guevara, que j'ai dédié cet Ouvrage, dans fa nouveauté. Si je me fis un devoir alors de vous rendre cet hommage, rien ne doit me difpenfer aujourd'hui de Tome I. Vous vous le renouveller. J'ai déjà déclaré, & je déclare encore publiquement, que votre Diablo Cojuelo, m'en a fourni le titre & l'idée. Ainfi, je vous cede l'honneur de l'invention, fans vouloir, comme je vous l'ai dit, approfondir fi quelque Auteur Grec, Latin ou Italien, ne pourroit pas justement vous le difputer. J'avouerai même encore, qu'en y regardant de près, on reconnoîtroit dans le corps de ce Livre, quelques-unes de vos penfées. Plût au Ciel qu'il y en eût davantage, & que la néceffité de m'accommoder au génie de ma Nation m'eût permis de vous copier exacte ment. J'aurois fait gloire d'être votre Traducteur. Mais j'ai été obligé de m'écarter du texte; ou, pour mieux dire, j'ai fait un Ouvrage nouveau, fur le même plan. Sous la forme que je lui ai prêtée d'abord, il a été réimprimé en France, je ne sçai combien de fois. Nous avons partagé tous deux l'honneur du fuccès qu'il a eu. Mais que dis-je, partagé ? J'ai passé à Paris pour votre Copiste, & je n'ai été loué qu'en fecond. Il est vrai, en récompense, qu'à Madridla Copie a été traduite en Efpagnol, & qu'elle y eft devenue un Original. J'en donne aujourd'hui une nouvelle Edition, que je vous adreffe encore, Seigneur Luis Velez. Mais, pour le rendre plus digne de revoir le jour après |