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par tout ce qui peut diftinguer aux yeux des hommes; mais infiniment plus illuftre par fa pieté, par les exemples des Vertus Chrétiennes & Religieufes qu'il a donnez à tou. te l'Eglife fous voftre Regne, & fi je l'ofe dire, par tout ce qui le pouvoit diftinguer aux yeux de Dieu.

Il a toujours mis, SIRE, au nombre des graces que Dieu luy avoit faites, celle d'être né Sujet de VOTRE MAJESTE', il en a cheri & rempli les devoirs, & rien n'a furpaffe le zele, la fidelité, & l'admiration qu'il a toujours euë pour votre Perfonne Sacrée. C'eft tout ce qu'il emporta du fiecle en le quittant, & jamais ces fentimens ne furent plus vifs, que depuis qu'il eut tout abandonné pour fuivre JESUS-CHRIST. Attentif à fa Doctrine & à fes exemples, il eût cru manquer à ce qu'il devoit à Dieu même, s'il n'eût pas eu pour le plus grand des Rois, qui en eft la plus

vive image, tout le dévouement que la naiffance infpire, & que la Religion ne manque jamais de perfectionner.

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C'est ainsi qu'une pieté éclairée fçait rendre à Cefar ce qui appar tient à Cefar, & à Dieu, ce qui eft à Dieu. Bien loin de rompre, ou même de relâcher ces liens indiffolubles qui nous attachent à nos Souverains, elle les ferre, elle les rend plus forts, & en gravant dans nos cœurs cette foumillion fans bornes, que nous devons à cette Puissance infi. nie qui fait regner les Rois, elley forme en même temps cette fidelité in. violable que nous devons à ceux qui font les dépofitaires de fon aurorité, &dont elle fe fert pour le Gouvernement du Monde.

Mais, SIRE, fi la Religion infpire ces fentimens pour tous les Souverains, tels qu'ils puiffent ètre: que ne doit-elle point inspirer pour VOTRE MAJESTE', pour un

Roy qui en eft le plus ferme appui, qui n'eft occupé qu'à l'étendre, à l'affermir, à la proteger contre les efforts les plus violens de l'ambition & de l'herefie, qui ne combat, & qui ne triomphe que pour Elle, & qui n'ufe de fon pouvoir que pour faire refpecter les loix & pour faire regner la Pieté & la Jufti

ce.

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L'Abbé de la Trappe, SIRE, pénétré de ces fentimens, n'a jamais mis de bornes à l'attachement refpectueux qu'il devoit à V OTR E MAJESTE'; élevé dès fes premieres années dans votre Cour, où fa naifance, les grandes Charges qui étoient dans fa Maifon, & fon merite même lui avoient donné entrée il fe remplit de bonne-heure de la haute idée que les qualitez héroïques de VOTRE MAJESTE' forment dans tous les efprits & dans tous les cœurs. Il ne peut voir fans admiration cette fagesse anti

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cipée qui préfidoit à tous vos Confeils cette application infatigable au gouvernement de l'Etat, & cette grandeur d'ame qui nous promettoit deflors ces entreprises fi bien concertées, ces victoires, ces triomphes, & tous ces grands fuccès qui ont porte la gloire de votre Nom jufques aux extremitez de la Terre. De pareilles idées ne fe détruisent pas aifèment, elles fe foutiennent par elles-mêmes, & les impreffions qu'elles faifoient fur le cœur de l'Abbé de la Trappe étoient d'autant plus profondes, que vos grandes actions, SIRE, les renouvelloient tous les jours.

La Renommée portoit dans fon defert les merveilles de votre Regne. Il apprenoit avec cette fainte joie. que l'amour de la justice a coutume d'infpirer, que les vices étoient reprimez parvos Edits, l'impieté confondue par vos exemples, l'herefie détruite par vos foins, & la Religion troimphante. Il n'ignoroit pas

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que tout ce qui pouvoit la rendre plus pure, plus majestueufe & plus venerable, étoit le premier objet de votre attention; que non content de ne rien épargner pour le falut de vos Sujets, vous portiez votre zele jusques aux extremitez du monde, ou des Millionnaires envoyez fous vos aufpices, & entretenus par vos liberalitez, fortoient aux Nations les plus éloignées, le Nom & la connoiffance de JESUS-Christ.

Ces marques éclatantes de Religion, de Pieté, & de Justice que vous donnez à vos Peuples, ou plutôt à tout l'Univers; la genereuse protection accordée à des Princes magnanimes dépouillez de leurs Etats, & en leur perfonne, à la Religion détrônée. L'heroïque moderation avec laquelle vous avez tant de fois donné la Paix à l'Europe; toutes ces grandes chofes étoient le fujet perpetuel de fon admiration. Il ne pouvoit fe laffer de loüer en vous,

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