Ꭺ . SON ALTESSE SERENISSIME: MONSEIGNEUR LOUIS-AUGUSTE DE BOURBON, DUC DU MAINE, PRINCE SOUVERAIN DE DOM BES FAT l'honneur de prefenter à VOTRE ALTESSE SERENISSIME, un Ouvrage, qui femble être autorifé de paroitre fous fes aufpices. C'eft le précis de ce qui s'eft paßé de plus mémorable entre la France &ʻla République des Suiffes, qui peut fe flatter d'être le plus ancien & le plus conftant de fes Alliés. Vous y verrez, MONSEIGNEUR, ce que les Rois, à commencer du Regne de Charles VII. ont fait pour s'attacher les Cantons par des Alliances réïterées, & avec quelle fage candeur cette Nation a fçû éviter les piéges, que des Puissances jaloufes lui ont tendus pour troubler une confederation auffi précieuse. Si des Evenemens peu menagés, y ont fait naître quelque alteration dans les premiers temps, VOTRE ALTESSE SERENISSIME remarquera, à quel point l'union entre d'auffi anciens amis, s'eft ranimée fous les Regnes fuivans, par les puiẞans fecours que la France a retrouvé dans la valeur & la fidelité d'une Nation conftamment attachée aux interêts de fa Couronne. Cette République, en continuant de cherir fes anciens engagemens, y trouve depuis long-tems, un nouveau motif d'être flattée par la diftinction, de voir le Commandement General de fes Troupes au fervice de ce Royaume, confié à un Prince, qui, par des qualités fuperieures, lui rappelle fans ceffe la grandeur de fon Origine, le fouvenir d'un Roy, qui connut mieux qu'aucun de fes Prédeceffeurs, le prix de fon Alliance, pendant tout le cours de fon Regne. L'émulation avec laquelle les Officiers de ces Troupes s'efforcent, de leur côté, de mériter la Protection de VOTRE ALTESSE SERENISSIME në permettra jamais de douter, qu'ils n'afpirent à à fe maintenir dans l'efprit de valeur & de défintereffement, dont leurs Devanciers auffi-bien 'eux-mêmes, ont donné des preuves utiles à l'Estat dans les deux dernieres Guerres ; puifqu'ils Jent perfuadés, que c'est le feul moyen de fe rendre dignes de l'estime d'un General, qui, par fa pénétration & par fon équité, fçait difcerner le vrai mérite dans les Militaires. qu'e Animés de cet efprit, que ne feront-ils pas; pour foûtenir cette émulation, fous les yeux du Prince deftiné au même Generalat, en qui ils reconnoissent avec l'Univers, les Vertus qui forment les Héros, & qui en a déja donné des preuves dans les Climats les plus éloignés, & à la vûë des plus grands Generaux de l'Empire. Oferois-je, MONSEIGNEUR, me joindre à un Corps également diftingué par fon Zèle pour le |