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celle de notre Château du Louvre, & un dans celle de notredit très-cher & feal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur Fleuriau d'Armenonville; Commandeur de nos Ordres ; le tout à peine de nullité des Prefentes: Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire joüir l'Expofante ou fes Ayans caufe, pleinement & paisiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement: Voulons que la copie defdites Prefentes, qui fera imprimée tout au long, au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foit tenue pour dûëment fignifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & feaux Confeillers & Secretaires, foi foit ajoûtée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent, de faire pour l'execution d'icelles, tous Actes requis & neceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro Charte Normande & Lettres à ce contraires : CAR tel eft, notre plaifir. DONNE' à Paris le vingt-troifiéme

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jour du mois de Janvier l'an de grace mil fept cens vingt-fept; & de notre Regne le douzième. Par le Roy en fon Confeil, DE SAINT HILAIRE.

Regiftré, enfemble la ceffion furle Regiftre V I. de la Chambre Royale des Libraires & Imprimeurs de Paris, No. 618. fol. 496. conformément aux anciens Reglemens, confirmés par celui du 28. Fevrier 1723. A Paris le huit Avril 1727.

Signé, BRUNET, Syndic.

HISTOIRE.

HISTOIRE

SECRETE

DE LA CONQUESTE

DE GRENADE

D

>

U tems que les Rois de Caftille, Ferdinand & Ifabelle, faifoient une rude guerre aux Maures, Dom Alphonfe Hurtade de Mendoce, Duc de l'Infantade, s'y étoit fignalé en tant d'occasions, & y avoit fait voir une fi prodigieufe valeur, qu'il s'acquit avec juftice l'eftime de fes Maîtres & la

A

confideration de toute l'Espagne. Ce Seigneur avoit époufé, par les ordres de Ferdinand & d'Ifabelle, Eleonore de Portugal, fille du malheureuxDuc de Bragance,auquel Jean II. Roy de Portugal avoit fait couper la tête. La protection que les Rois de Castille avoient accordée aux enfans de ce Prince infortuné, s'étoit manifeftée aux yeux de tout l'Univers, par le mariage d'Eleonore avec le Duc de l'Infantade, dont la tendreffe pour la vertueuse épouse, répondoit avec ardeur aux fentimens de ces auguftes Protecteurs. Il ne pouvoit rien naître que de merveilleux d'un couple auffi illuftre; le Ciel favorable à leurs vœux, leur donna pour fruits d'une fi parfaite union un fils & une fille, dignes fujets de l'admiration de PEspagne.

Ce fut pour élever avee plus de.

foin & d'attention cette charmante famille, que laDucheffe de l'Infantade fe retira à une de fes terres ; & que tandis que fon illuftre époux donnoit fon tems aux foins de la guerre, elle s'occupa à perfectionner les vertus de fes en

fans, par une éducation proportionnée à la grandeur de leur naiffance.

Dom Alvare fon fils n'avoit pas encore atteint l'âge de douze ans, que dans une fi tendre jeuneffe il faifoit remarquer dans toutes fes actions l'illuftre fang dont il étoit forti. Dona Elvire fa fœur, quoique de deux ans plus jeune, ne laiffoit pas de s'attirer des regards que l'on ne pouvoit refufer à fes charmes nailfans;& l'un & l'autre furent fouvent l'objet des loüanges & de l'envie des Efpagnols.

La Ducheffe ne negligea rien pendant cinq ans d'une retraite

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