d'unecritique très fine, d'une délicatesse exquise & capable de contenter les goûts les plus difficiles. Le Dofteur. Ne vous ai-je dit que cela ? N'ai-je pas ajouté que c'étoit un Auteur dangereux pour des Philosophes outrés, ou des Théologiens médiocres ? Ne vous ai - je pas dit qu'il favorise le Pyrrhonisme en fait de Religion ; qu'il y conduit insensiblement & avec une adresse d'autant plus pernicieuse, qu'elle est mieux enveloppée : enfin qu'être Déifte ou Athée, & être Disciple de Bayle, c'est à peu près la .même chose ? Le Biblioth. Je sçais bien que vous l'avez assez décrié en général ; & qu'en louant ce qu'il a d'estimable , vous en faisiez du reste une censure fort févere. Mais je ne me souviens pas que vous m'en ayez jamais donné une idée si affreuse. Le Docteur. Souvenez-vous , je vous prie, d'un échantillon de son Eloge, que je vous montrai autrefois dans la Préface d'un Lie vre intitulé, Traité des Abus de la Critique en matiere de Religion. Le Biblioth. Je crois en avoir un exemplaire. Le voilà justement. Le Dodeur. Ecoutez ceci avec toute l'attention dont vous êtes capable. Ce judicieux Censeur des excès insupportables de la Critique, après s'être plaint amérement |