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dance d'un côté les matériaux qui, pour les tems anterieurs à établiffement de la Monarchie Françoise, doivent entrer dans une Hiftoire des Gaules auffi intéreffante, & auffi fuivie que l'Hiftoire Grecque & l'Hiftoire Romaine : & de l'autre, un riche fons, où un amateur de la gloire de la Nation découvre tous les jours quantité de veines & de rameaux, pour ainfi dire, de notre Hiftoire, qui aïant été négligés, ou n'aïant pas été apperçus de ceux qui, avant moi, avoient couru la même carriere, ont donné lieu à une ample moiffon d'anecdotes précieuses & importantes.

En général toutes augmentent non-feulement d'une bonne moitié l'Hiftoire des Gaules & des conquêtes des Gaulois, mais encore établiffent une

liaifon intime enrre l'Hiftoire de nos ancêtres, & celle de prefque tous les peuples de l'Europe, & mettent dans tout fon jour la grande figure, que les Gaulois ont faite dans l'Europe, dans l'Afrique, & dans l'Afie.

En particulier quelques-unes de ces anecdotes corrigent l'Hiftoire Grecque & l'Hiftoire Romaine en un très-grand nombre de points effentiels : quelques autres rétabliffent la Chronologie extrémement broüillée dans prefque tous les Auteurs: quelques autres encore répandent fur la Géographie des anciens tout le jour, dont elle eft fufceptible d'autres enfin décident de l'intelligence de

:

quantité de paffages d'Hiftoriens Grecs & Latins, qui n'avoient jamais été entendus.

ces,

Ces Eclairciffemens renferment non-feulement les fémenmais encore le fons, & une partie de ces tréfors. Cependant ce qui les caractérise plus particulièrement, c'est l'origine des principaux anciens peuples de l'Europe, avec des preuves qui vont jufqu'à l'évidence, que la plupart étoient des Gaulois tranfplantés, qui, en fortant des Gaules, avoient formé un million d'Etats féparés. Ces peuples n'étoient donc pas Celtes ou Gaulois indépendamment de leur fortie des Gau-les, comme l'ont crû Cluvier, D. Pezron, & le Sr Pelloutier. Le premier s'eft figuré que Celtique comprenoit l'Illyrie, la Germanie, les Gaules, l'Efpagne, la Grande-Bretagne & Irlande les deux autres ne gardant ni décence ni mesures

:

la

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ont cru qu'elle n'avoit prefque point d'autres bornes que celles de l'Europe, & qu'elle s'étendoit même dans l'Afie.

Cluvier y a été de bonne foi: il n'a été trompé, que parce que les expreffions de quelques anciens qu'il n'entendoit pas, lui ont fait illufion. Il n'en eft pas tout-à-fait de même de D. Pezron & du Sr Pelloutier. Nouveaux Ixions, amoureux d'une chimere qu'ils ont forgée & groffie à l'envi l'un de l'autre ils font à pure perte des dépenfes pompeufes de galimatias & de pots-pourris pour réaliser un phantôme, qui n'a pas l'ombre d'un être de raifon. Qu'ils daignent aujourd'hui ouvrir les yeux, ils verront qu'originairement il n'y a eu des Celtes que dans la Celtique; que la Celtique d'abord confiftoit unique

ment dans cette troifiéme partie des Gaules, qui s'étendoit depuis le Rhin jufqu'à l'Ocean, entre les monts de Vauge & la Marne d'un côté, & le Rhône, les Cevennes & la Garonne de l'autre ; que les peuples fortis en différens tems de cette premiere enceinte, ont communiqué le nom de Celtes & de Celtique aux peuples & aux contrées où ils ont été se fixer; que le tems où ces grands événemens fe font paffés, eft antérieur à la connoiffance qu'on a euë des peuples & des régions, où les véritables Celtes fe font tranfplantés : enfin, que le peu d'attention qu'on a fait à ces importantes vérités, a précipité dans des erreurs monftrueufes ceux qui ont étendu la Celtique au-delà de fes juftes & de fes premieres bornes.

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