A PARIS, Chez BUISSON, Libraire, Hôtel de M. DCC. LXXXVI. 877.510-190 XXXX IL PREFAC E. y a cent ans que Madame de Maintenon mettoit la derniere main à l'établiffement de Saintconçu le vaste projet, & que Louis le Grand ouvroit ce mémorable afile à la Nobleffe indigente. Cyr, dont elle avoit Epoque immortelle, qui ne tient pas moins au bonheur de la Nation, qu'à la gloire de la Monarchie; & qui, en couronnant les vertus de l'illuftre Inftitutrice, nous rend infiniment précieuse l'hiftoire de fa vie. L 1 Celle-ci, le résultat des plus exactes recherches & de la plus fcrupuleufe impartialité, ne renferme que des traits qui lui font relatifs, comme étant les feuls capables de la faire connoître. Si l'Auteur de fes Mémoires s'étoit prefcrit le même plan, Madame de Maintenon y fixeroit feule l'attention du lecteur, au lieu qu'elle y paroît offusquée fous des ombres qui nous dérobent une partie de fon éclat. On eût dû favoir que des intrigues, qui lui furent abfolument étrangeres, ne devoient point entrer dans fon hiftoire; mais on vouloit multiplier les volumes: chofe d'autant plus abfurde, que les meilleurs Hiftoriens furent toujours les plus concis. La Vie de Madame de Maintenon, ayant tout le Royaume pour garant, fe défend elle-même avec le plus grand avantage contre ceux qui oferoient en fufpecter la vérité; & fi l'on n'y trouve ni ces anecdotes fecretes, ni ces nouveautés piquantes qui intéreffent les curieux, c'eft qu'une femme dont la conduite fut toujours irréprochable, n'offre à l'oeil de la poftérité que des exemples de vertu. Perfonne n'ignore que Madame de Maintenon ne parut à la Cour |