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changer quelque chofe dans ce plan; de faire fuivre les traductions des Poëtes Latins modernes, de celles des Poëtes étrangers, c'està-dire, des Italiens, des Efpagnols, des Portugais & des Anglois; de terminer ces deux Volumes par la notice des Traités qui regardent l'hiftorique de notre Poëfie, & de renvoyer nos Poëtes François aux Volumes fuivans.

Outre qu'il paroît plus convenable, m'a-t'on dit, de ne point interrompre l'hiftoire critique de nos traductions des Poëtes anciens & modernes, il n'est pas moins dans l'ordre de parler des fources avant de faire connoître ceux qui y ont puifé. Or ce n'eft pas feulement ajoute-t'on, la lecture & l'étude des Poëtes Grecs & Latins qui ont formé & enrichi une grande partie de nos Poëtes, ceux-ci ont encore profité beaucoup des Poëtes des

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nations voisines de la nôtre, furtout des Italiens & des Efpagnols.

Tous ceux en effet qui fe font le plus diftingués fur notre Parnaffe, conviennent eux-mêmes qu'ils fe font familiarifés avec les Anciens; qu'ils ont tâché de fe former fur leur goût, de prendre leur génie, d'imiter leurs tours, leur caractere, leurs peintures, quoiqu'en se rendant propres toutes ces richeffes de l'efprit ; qu'ils n'ont cru atteindre à la perfection, qu'autant qu'ils ont approché de ces grands modéles. Mais ils n'ont pas négligé non plus d'étudier ceux de nos voifins qui ont excellé dans leur genre. Dante & Pétrarque, Ariof te & le Taffe n'ont pas été inutiles à plufieurs de nos Poëtes; & l'on fçait que quelques-uns de nos Comiques & de nos Tragiques les plus fameux ont fouvent pris les fujets & le plan de leurs piéces dans les

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Poëtes Espagnols & Italiens. Si ces propofitions avoient befoin de preuves, on en trouvera plus d'une dans ces deux Volumes & dans les fuivans.

Peut-être qu'à la fuite des traductions des Poëtes étrangers quelqu'un auroit defiré que je fisse mention de celles des Poëtes Orientaux. Mais à la réserve des Fables de Pilpay, traduites par Antoine Galland, qui appartiennent proprement à la Philosophie morale ou à la Politique, je n'ai pù découvrir que le petit Recueil de Pierre Vattier, imprimé en 1660. in-8°. à Paris, & qui contient les traductions 1. de l'Elégie du Tograï Abuifmaël, communément appellée, la Lamique de la Gagéme. 2. l'Hymne du Chafine, par Avicenne. 3. d'onze Sentences d'autant de Poëtes Arabes. 4. enfin d'un Recueil qui a pour titre, les Perles des Proverbes recueil

lies des Difcours de Gali, fils d'Abutalib, Commandeur des fideles, & mifes Par ordre alphabétique. Cette petite collection est contenuë en quatrevingt pages, dont trente-cinq font employées à un Traité de la Profodie Arabique, par Vattier, qui ne peut guéres être utile qu'à ceux qui feroient un peu verfés dans les langues Orientales. Je n'ai donc pas cru devoir faire un article féparé de ces traductions, & je pense que l'on fe contentera du peu que j'en dis ici.

Il ne me reste plus qu'à fouhaiter que les deux nouveaux Volumes que je publie aujourd'hui, méritent le même accueil que l'on a fait aux précédens, furtout dans les Royaumes voifins où ils ont eu des approbateurs d'un grand nom, dont plusieurs m'en ont fait donner des témoignages qui méritent toute ma reconnoiffance. Je n'ai

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travaillé ceux-ci avec moins de foin, je n'y ai pas apporté moins d'application, fans être rebuté ni par la difficulté des recherches, ni la féchereffe de la matiere. J'ai fait tous les efforts dont je fuis capable pour revêtir de quelques agrémens un fujet ingrat par luimême & stérile, en profitant, felon la méthode que j'ai fuivie jufqu'à préfent, de tout ce que j'ai pû trouver ailleurs de fenfé & de judicieux fur les ouvrages & les Auteurs dont je parle. J'ai rectifié un affez grand nombre d'erreurs, soit de dates, foit de faits dans lesquelles divers Ecrivains font tombés ; mais fans m'écarter de la modération que j'ai toujours prise pour guide, & dont j'efpere ne m'éloigner jamais. Il feroit inutile d'exiger qu'on l'obfervât à mon égard;

il

y a des hommes qui n'en font point fufceptibles. Qu'ils me repren

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