14.015..

S. Bafile vouloit qu'on eût bien avant dans le cœur en s'approchant de la fainte Ta

2. Cor. 5. ble: L'amour de Jefus Chrift nous preffe ; confidérant que, fi un feul eft mort pour tous, donc tous font morts ; & que Jefus Chrift eft mort. pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour euxmêmes; mais pour celui qui eft mort & qui eft reffufcité pour eux..

Cette difpofition est infiniment plus rare qu'on ne penfe, & à peine même estelle connue. Cependant on ne peut communier avec fruit, fi on ne l'a au moins en quelque degré. Elle vous eft encore plus nécessaire qu'à qui que ce fait, & je vous fupplie de la demander beaucoup à Dien..

Un éloignement général de toas les plaifirs des fens & des confolations humaines.

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6. La fixiéme eft un éloi gnement général & fincere de tous les plaifirs des fens & de toutes les.confolations humaines, rien n'étant plus oppofé à la douceur intérieure & à la joie fpirituelle, qui eft le principal effet de Euchariftie. « Comment «‹‹ voulez-vous, dit faint Au-s 48Eguftin, que le miel puiffe « entrer dans un vaiffeau rem-«‹‹P. 3. pli d'abfinthe? Répandez la » mauvaife liqueur dont il eft « plein, & venez après cela re- « cevoir le lait & le miel. » La manne, qui étoit la figure de l'Euchariftie en ce qu'elle ves

Auguin. ep..

Joan.

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noit du Ciel, ne tomba que Jof. s. dans le défert: quand le peu ple eut commencé à goûter les fruits de la terre promise, elle ceffa de tomber. Vous fçavez ce qui arriva à ces hommes charnels qui défi rerent les viandes d'Egypte. Num. Dieu les accorda à la dureté 12; 13 de leur cœur : mais à peine Pf. 77. avoient-ils fini leur repas, qu'ils moururent tous en un inftant,

22.

30.

La joie du monde ne peut s'allier avec celle qu'on trou ve en Dieu, & c'eft pour ceque la plupart de ceux qui ne goûtent

la

communient

point de douceur. Ils cherchent ailleurs de quoi fe fa tisfaire: ils aiment encore Kestime des hommes, les converfations fpirituelles,

les lectures de curiofité, l'in quiétude & la diffipation du cœur : ils tiennent encore à quelque chofe d'extérieur ils font fenfibles aux chofes dont on fait cas dans le monde. Leurs paffions font vives & agilantes: ils s'épan chent avec plaifir au dehors: ils cherchent hors de Dieu, par une legereté que faint Auguftin appelle un adul- « tere fpirituel, des confola a tions qu'on ne trouve pures « & folides que dans Dieu feul. Il ne faut pas qu'ils efperent, avec une difpofition fi contraire à l'efprit de l'Evangi le, d'entrer dans la joie fecrette de leur Maître. Puifqu'il ne leur fuffit pas, ils n'en auront que des rebuts, n'en attendront que des repres

ches & la fécheresse dont j: ils fe plaignent eft le digne châtiment de celle de leur cœur..

Vous voyez par-là que les Communions qui paroiffent: faites avec un air de religion & de piété, font trèsfouvent des Communions ftériles & fans fruit, pour ne pas dire indignes. Il faut être crucifié, pour trouver la joiè & fon repos dans Jefus-Chrift crucifié.Il faut être mort avec lui, pour être dans le repos & le fommeil de fa mort. II faut être inconnu au monde pour être caché dans fon fein. Il faut être ennemi dela joie du fiécle, pour entrer dans la fienne. Et qui eft-ce qui eft bien fincerement dans ces difpofitions?.

Après