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ne. Car il prêchoit publiquement cebat in Synadans les Sinagogues ; & comme il gogis eorum, & magnificabatur parloit en Maître, tout le monde ab omnibus. l'écoutoit avec admiration & avec aplaudiffement. Il n'y eut que ceux de XVI. Et venit Nazareth qui le maltraiterent. Mais Nazareth, ubi quelque mépris & quelque averfion intravit fecunqu'on eût pour lui, dans le lieu mê- dùm confuetume où il avoit été élevé, il ne laiffa Sabbathi, in Sypas d'y aller.

Un jour de Sabbath,qu'on s'affembloit à l'ordinaire, dans la Sinagogue, il y entra avec tout le peuple, pour montrer qu'il aprouvoit une fi fainte coûtume, & pour effayer.de gagner par-là ces efprits envieux de La gloire.

L Ordre qu'on gardoit en ces fortes d'affemblées, étoit que trois perfonnes de divers rangs, lifoient devant tout le monde quelque Chapitre de l'Ecriture. Le premier étoit un Prêtre, le fecond un fimple Levite, & le troifiéme, un Laïque. Ce ne fur. qu'en cette derniere qualité, que Jesus s'étant levé, s'offrit à faire la lecture, aprés les Ecclefiaftiques.

erat nutritus, &

dinem fuam, die

nagogam, & furrexit legere.

I.

XVII. Etta

Le livre qu'on lui prefenta, fut, ditus eft illi Lifelon l'ufage du tems, une efpece de ber Ifaiæ Prorouleau, où étoit écrite la Prophetie phet. Et ut red'lfaïe, qu'on lifoit alors. Comme 2. invenit locu

volvit Librum,

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ubi fcriptum rien ne lui arrivoit fortuitement, ili tomba, en ouvrant le livre, fuivantqu'il l'avoit premedité, fur un palla

propter quod

ge de ce Prophete, dont voici le sens.

xvrn Spiritus L'Efprit du Seigneur repose dans Dii fuper me moi; il a répandu fur moi fon onunxit me,. e- ction divine; il m'a envoyé pour anvägelizare pau- noncer l'Evangile aux pauvres; pour Ine, fanare con- confoler ceux qui ont le cœur ferré de douleur, & à qui le monde ne

peribus mifit

tritos corde.

fionem, & cæ

cos in remif

peut donner de folide confolation; XIX. Prædicare pour faire fçavoir aux captifs qu'ils: captivis remif- feront bien-tôt délivrés, & aux. cis vifum; di- aveugles, que dans peu de tems ils mittere confra- recouvreront la vûë; pour foulager fionem, prædi- ceux qui font accablés du poids decare annum Do- leurs chaînes, & qui en ont le corps 4.& diem retri- tout brifé; donner aux hommes, butionis, s. le Jubilé le plus ample & le plus uni-. verfel qu'ils ayent jamais eu pour, publier l'année des mifericordes du Seigneur, & le tems auquel il a réfolu de venger les fiens de leur ennemi commun.

mini acceptum,

pour

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C'étoit une chofe alfés nouvelleque de voir un homme de fa condi-. xx. Et cum tion, lire l'Ecriture dans la Sinagoplicuiffet Librú, gue: mais il furprit étrangement tout tro, & fedit. Et le monde,lors qu'ayant rendu le livre omnium oculi fermé au Miniftre,il s'affit pour faire au peuple une efpece de fermon, qui

reddidit Minif

erant intend.n. tes in eum.

devoit être l'explication du paffage qu'il leur avoit lû.

yeux

tem dicere ad

ribus veftris.

Comme il vit qu'ils avoient les xx1.Cœpit auarrêtés fur lui, il prit la parole, cos:Quia hodie & leur fit voir clairement que le tems impleta eft hæc étoit venu, auquel cet Oracle de l'E- Scriptura in au criture devoit s'accomplir, & s'accompliffoit actuellement en fa fonne. Il leur parla avec tant de grace, tant de douceur, & tant de nes teftimoniu force, qu'ils en étoient dans l'admi- illi dabant; & ration & ne pouvoient s'empêcher verbis de le louer, ni d'aprouver ce qu'il qua procedebat

difoit:

per

Leur étonnement ne pût faire néanmoins qu'ils euffent une entiere créance en lui. Car aprés avoir confellé que jamais perfonne n'avoit parlé comme lui, ils ne laiffoient pas de fe demander les uns aux autres: N'eftce pas là le Fils de Jofeph:& la qua- lité qu'il fe donne de Meflic, peutelle bien compatir avec la balfelle de fa naiffance?

Ils changerent même tout à fait de fentiment & de langage, lorfqu'il commença à décendre dans un dé-tail qui leur déplaifoit, à les repren-dre de leurs vices, à les exhorter à la pratique de certaines vertus, qui leur étoient comme inconnues. Il conti.

XXI I. Et om

mirabantur in

gratiæ

de ore ipfius, & dicebant: Non

ne hic eft Filius Jofeph ?

illis :Utique di

ta

naum Fac &

nua cependant toûjours à leur parler. avec une genereufe liberté, & à leur. dire beaucoup de chofes, par où il voyoit affés qu'il s'attireroit leur haine; mais il étoit important de confondre ces pecheurs,de leur faire voir, leur malice, & de les rendre inexcu-fables.

XXII. Et ait Je ne doute point, leur dit-il, que. cetis mihi hanc vous ne m'objectiés maintenant ce. fimilitudinem: proverbe fi commun: Medecin, gueMedice, cura riffés-vous vous-même; ne vous teipfum. Quanaudivimus laiffés pas mourir, vous qui rendés la facta in Caphar fanté aux autres. Nous avons oui hic in patrià parler des grandes merveilles que vous. avés faites à Capharnaum: que n'en. faites-vous ici de femblables Eft-ce que vous nous méprifés, & que vous. avés moins de confideration pour ceux de vôtre païs, que pour des étrangers, & des inconnus? Faitesvous valoir parmi vos parens, & dans vôtre ancienne demeure.

tuâ.

?

Cela feroit bon, repliqua Jesus, fi l'on pouvoit efperer de trouver autant d'amitié & de bienveillance parmi fes parens, que parmi des étrantem: Amen dico gers. Mais l'envie comme naturelle,. vobis, quia ne- que ceux d'un même païs ont les uns. mo Propheta ac contre les autres, ne verifie que trop, ceptus eft in pa fouvent cet autre proverbe, qui porte

XXIV. Ait au

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qu'un Prophete n'est jamais reçu favorablement dans le lieu de fa naiffance.

Multæ vidua

eft Cœlum, an

cum facta effer

6.

XXVI. Et ad

XXVII. Et multi

Vos hiftoires vous en fourniffent xxv, In verita allés de preuves: car dites-moi, com- te dico vobis: bicn y avoit-il de veuves en Ifrael,du erant in diebus tems d'Elie ? Et néanmoins lorfque Eliæ, in Ifraël, le Ciel étoit fermé, comme il le fut quádo claufum trois ans & demi, fans qu'il tombât nis tribus & fur la terre ni pluye ni rofée; lorfque menfibus fex, la famine faifoit par tout d'horribles fames magna in ravages, Dieu qui a coûtume d'en- omni terrå. voyer aux fiens des Prophetes pour les nullam illarum fecourir dans le befoin, n'envoya pas, miffus eft Elias, nifi in Sareptâ celui-ci à une veuve du païs, mais Sidoniæ ad muà une veuve étrangere, qui étoit de lierem viduam. Sarepta, ville apartenante aux Sidoniens. Combien y avoit-il de Lepreux en Ifrael, du tems d'Elifée ? néanmoins cet homme de Dieu, ce digne fucceffeur d'Elie,ne guerit d'une maladie fi honteufe & fi incurable rus. 7. que le feul Naaman, qui n'étoit point. Ifraëlite, mais Syrien de nation.. Tout ce difcours du Sauveur, qui devoit être écouté comme un avertiffement falutaire, fut tres-mal reçu dans une Sinagogue, pleine de dientes. paffionnés, qui, femblables à des phrenetiques, s'emporterent furieufement contre leur charitable Mede

Et

gens

Leprofi erant in

Ifraël, fub Elifæo Propheta,& nemo mundatus eft,

corum

nili Naaman Sy

xxvi. Et re pleti funt omnes, in Synago gà, ira hæc au

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