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ces corps étant compofés de matiéres qui fe raffemblent & s'unifient en différents temps.

pour

Ces kystes étoient mols, parce que quoique les parties fibreuses de la lymphe en s'uniffant pour faire corps, se fuffent féparées des parties aqueufes, de maniére qu'elles n'en étoient plus abbreuvées suffisamment pour conferver leur fluidité, il leur en étoit encore trop refté former un corps qui ne fût pas mol, comme le font toutes les concrétions lymphatiques qui fe font dans des endroits humides, & où elles font à l'abri de l'air, à la différence de celles qui y font exposées, ou qui fe font dans des lieux fécs, lefquelles durciffent avec le temps, ainfi qu'il eft arrivé à quelques morceaux de ces kyftes que j'ai laiffés à l'air.

Les couches intérieures de ces follicules font glaireuses, peu fermes & folides, à la différence des autres, fur-tout de celles de dehors, dont le tiffu eft plus ferré; elles fe féparent d'elles-mêmes les unes des autres par leurs bords, tant les externes que les internes, & elles peuvent encore fe diviset en d'autres extrêmement fines & déliées: mais les externes fe féparent bien moins aifément de celles qui les fuivent que les internes, ce qui marque que les derniéres n'ont pas eu le loifir de s'unir fi étroitement que les premiéres, ni d'acquérir autant de fermeté que celles-ci en ont.

La face interne de ces kyftes eft parfaitement unie & égale, parce qu'elle a été également preffée par la liqueur qui y étoit renfermée, par la même raifon que le tartre & la matiére pierreufe qui s'attachent aux tonneaux ou aux tuyaux des aqueducs intérieurement, forment des croûtes affés égales dans leur fuperficie.

La face externe des follicules qui étoient dans les poumons, eft chagrinée & parfemée de rayes & de fillons fuperficiels, , que l'on ne remarque pas dans celui du foye; ces différences viennent fans doute de la diverfité des parties auxquelles ces différents kiftes ont été appliqués.

La couleur jaune du kyste qui étoit dans le foye fe remarque auffi-bien au dedans de fa fubftance qu'au dehors,

enforte qu'il n'y a aucun lieu de douter que fes parties n'ayent pris cette teinture dès le temps qu'il étoit encore liquide; mais fa face extérieure eft recouverte d'un enduit brun & foncé, qu'il est aisé d'enlever en le ratiffant avec les ongles: ce qui prouve qu'il a été formé par de la bile qui a fuinté des glandes du foye ou des pores biliaires, & qui ayant rencontré ce kyste tout formé, n'a pû pénétrer sa substance, ni jufques dans fa cavité, & a été obligée de s'arrêter fur sa surface en maniére de croûte; au lieu qu'avant la formation de ce kyfte la bile qui fuintoit des vailleaux dont je viens de parler, s'eft mê ée tant avec les parties de la liqueur qu'il contenoit, qu'avec celles qui ont fervi à le former, c'eft de-là qu'eft venue la couleur jaune de cette liqueur & de fon follicule.

Et fi l'un & l'autre font beaucoup moins bruns & moins foncés que cet enduit, c'est parce qu'il a été formé de bile toute pure, au lieu que le kyste & la liqueur qu'il renfermoit étoient un mêlange de bile & de parties aqueufes, dont celles-ci même faisoient la plus grande partic, ce qui a dû beaucoup éclaircir la couleur jaune que la bile leur a communiquée.

Les couches de ces follicules font toutes enfemble un corps opaque, mais quand on les examine féparément, elles ont la transparence de la gelée de viande, & même la couleur, hors dans le kyste du foye, où elles font d'un jaune faffranné : & quoiqu'elles ayent plus de confiftence que la gelée, fur-tout étant unies plufieurs enfemble, on ne laiffe pas de les détruire, en les preffant un peu fortement entre les doigts, & de les diffoudre comme on diffoudroit de la colle épaiffie.

C'est ce qui diftingue fûrement ces kyftes des follicules glanduleux, cellulaires ou véficulaires aggrandis, & des vaiffeaux lymphatiques dilatés, en un mot des kyftes organifés, & qui font de vrayes membranes, lefquels fe déchirent ou fe tortillent étant preffés entre les doigts, mais quelques fins qu'ils foient, on ne détruit point leurs membranes avec

les doigts, encore moins peut-on les diffoudre, étant d'un tiffu plus folide & plus ferré que des concrétions; ils font auffi plus minces, plus déliés & plus fins, ce qui fait qu'ils ont plus de soupleffe, & qu'on peut aifément les plier: au lieu que des morceaux de kyftes formés de lymphe, tels que font ceux dont je parle, quand ils ont leur molleffe & leur humidité, font plus aifés à rouler qu'à plier; quand ils font fecs, ils reffemblent à de la colle-forte, foit par leur couleur, foit par une espece de tranfparence qu'ils ont, quand on les regarde à travers le jour, foit par leur confiftence, & parce qu'ils font fans foupleffe & fans élasticité, fe caffant net, ce que ne font pas les vrayes membranes qui, après avoir été defféchées, confervent quelque foupleffe & de l'élafticité.

D'ailleurs il n'y a gueres de membrane dans le corps humain, reconnuë généralement pour telle, quelque fine & déliée qu'elle foit, où l'on ne remarque à l'oeil ou à la faveur du microscope, quelques fibres, quelques ramifications de vaiffeaux, quelque efpece de tiffu ou de réseau. On n'observe rien de pareil dans les kyftes dont il s'agit ici, ni dans les couches dont ils font compofés, on remarque au contraire, en les regardant avec le microscope à travers le jour, qu'elles font formées par l'affemblage de différentes molécules, parmi lefquelles il y en a de fort épaiffes & groffiéres, & d'autres qui le font beaucoup moins, à peu-près comme on en remarque dans de la colle-forte, ou du papier brouillard, regar

dés de même.

Il paroît fingulier que ces fortes d'hydropifics étant fort rares dans les poumons & dans le foye, quoiqu'elles ne le foient point ailleurs, il n'y en ait point eu dans d'autres parties de ce fujet, mais feulement dans ces vifceres, que même il y en ait eu une dans chaque poumon d'un volume si confidérable & d'une groffeur égale.

C'est une fingularité dont il eft difficile de rendre raison autrement que par conjecture, pouvant dépendre du dérangement de quelques parties imperceptibles à la vûë: cependant

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le relâchement des tiffus cellulaires qui rempliffent les inter ftices des lobules, des poumons & du foye, ou qui féparent fes glandes de ce dernier viscere, peuvent y avoir eu beaucoup de part, en tenant ces interftices moins ferrés qu'ils n'auroient dû l'être naturellement, & en donnant aux vaiffeaux lymphatiques qu'ils foûtenoient, moins de force qu'ils n'auroient dû en avoir.

Il est aisé de déduire de ce relâchement l'épanchement de la lymphe dans ces interftices, & les tiffus cellulaires qui les garniffent ont pû être relâchés par les mêmes caufes qui font que dans certains fujets, bien conftitués d'ailleurs, le péritoine fe relâche, & par-là donne occafion à des hernies ou def

centes.

Je dirai ici en paffant, que cette obfervation prouve que ceux qui prétendent que tous les kyftes des tumeurs enkystées font des parties organisées (c'est-à-dire des glandes, des cellules, des véficules aggrandies, ou des vaiffeaux lymphatiques dilatés) font dans l'erreur, puifqu'elle fournit l'exemple incontestable de trois kyftes, qui ne peuvent être rapportés à aucune de ces parties, & qui loin d'être des vaiffeaux deftinés à contenir de la lymphe, ne font visiblement que cette même lymphe épaiffie hors de fes vaiffeaux.

Non feulement il y a quelques follicules des tumeurs anomales qui ne font pas des parties organisées, & qui ne font que de fimples concrétions lymphatiques, comme on vient de le voir; on peut même croire qu'il y en a beaucoup qui ne font pas autre chofe: on peut le croire avec d'autant plus de fondement, qu'un grand nombre de ces tumeurs ne contiennent que de la lymphe, mais cela mérite d'être examiné plus particuliérement.

MANIERE

De déterminer la nature des Roulettes formées fur la fuperficie convexe d'une Sphere, & de déterminer celles qui font géométriques, & celles qui font rectifiables,

Par M. NICOLE.

1. DIT un cercle AB, dont le centre eft C, fi l'on Fig. 1. conçoit fur le rayon CA une regle attachée fixement en C, & qui porte à fon autre extrémité A un autre cercle A, 5, 7, 6; décrit du rayon DA fur un plan oblique 1, 2, 3, 4, & dont l'obliquité sur le plan du premier cercle CAB eft mefurée par la perpendiculaire DE; que de plus fur le rayon DA il y ait une feconde regle attachée fixement en D, & qui puiffe fe mouvoir fur la circonférence A, 5, 7, 6. Cela pofé, fi l'on fait mouvoir la regle CA de CA en CQ fur l'arc indéterminé AQ, tranfportant le cercle A, 5, 7, 6, que dans le même temps on faffe auffi mouvoir la regle DA de DA en DM fur l'arc AM, de maniére que l'arc AM du petit cercle foit égal à l'arc AQ du grand cercle, il est clair que par ce double mouvement, le point M décrira une courbe à double courbure. On demande la nature de cette courbe, & cette de fa projection AL faite fur le plan CAL des perpendiculaires abbaiffées de tous les points M fur ce plan.

&

par

SOLUTION.

Le rayon CA étant parvenu en CQ, & le rayon DQ Fig. 2. en Dm, de maniére que fare QA foit égal à l'arc Qm, fi l'on mene les ordonnées QO & m R à ces deux cercles, & de plus le rayon DI, tel que l'arc QI foit femblable à l'arc QA, que l'on mene les cordes QA, QM & QI, & que l'on faffe CA=n, DQ=r, A0=x, QRz, on aura cette

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