Sacrement de Baptême ? Dira-ton que cet amour justifiant par lui-même laifferoit le Sacrement fans effet, ou que du moins le Sacrement fuppoferoit toûjours fon effet déja produit ? Mais ne faudroit-il pas dire la même chofe du Sacrement de Baptême, auquel les textes les plus formels. de l'Ecriture, des Peres, des Conciles, & fur-tout du Concile de Trente, n'attribuent pas avec moins de force la juftification & la rémiffion des pechés, qu'au Sacrement de Pénitence? Vaines imaginations, méprifables fubtilités,auffi peu dignes de la gravité que de l'autorité de l'E cole! Ne conviendroit-il pas de les en bannir une bonne fois ? Et dans le fond celle dont il s'agit ici, n'eft-elle pas au moins, pour ne rien dire de pis, tout-à-fait témeraire, & tout auffi dépour

vue de raison

, que

de tout nom

d'auteur qui l'ait foutenue,& que nous connoiffions?

le Concile

dans la XIV

établie

néceflité

Que fi l'on nous demande à XIX. préfent pourquoi le faint Conci-, Pourquoi le, traitant du Sacrement de la n'a point Pénitence, n'a pas rappellé dans rappellé la XIV Seffion ce qu'il avoit dit Seffion la au fujet du Baptême touchant la doctrine neceffité d'un commencement qu'il avoit d'amour de Dieu; la réponse eft dansla Seff. facile & prompte; c'eft qu'il fuf- v1. fur la fifoit de l'avoir dit une fois, fois, & d'un amour qu'il ne paroiffoit pas à craindre commencé qu'on pût fe refufer à l'application naturelle, & qui fe fait comme d'elle-même,des principes établis fur la juftification dans le Baptême, à ce qu'il faut dire & penser fur le même fujet par ́ rapport au Sacrement de Pénitence. Le Concile dans le préambule de la Seffion xiv. nous en a lui-même averti par ces paroles

>

Quoique dans le decret touchant la juftification, il ait été dit beaucoup de chofes touchant le Sacrement de Pénitence, la liai= fon naturelle,& le rapport des Sujets, ayant rendu ce mélange comme neceffaire les différen tes erreurs qu'on a vû s'élever fur ce Sacrement dans notre fié ele, font toutefois en fi grand nombre, qu'il fera d'une trèsgrande utilité d'en traiter enco re d'une maniere plus étendue & plus exacte. Remarquons deux chofes dans ces paroles.

La premiere, que le décret du Concile touchant la justification a été fait pour fervir de principe commun à la doctrine de ces deux Sacremens.

La feconde, que fi le Concile a crû qu'il devoit traiter en particulier & plus en détail du Sacrement de Pénitence,

il ne l'a fait, comme il le dit
lui-même
au grand nombre d'erreurs qui
s'étoient élevées fur cette matie-
re, & qu'il étoit neceffaire de
marquer & de faire fentir plus
expreffément; le tout fans tou-
cher neanmoins à ce qui avoit
été défini fur la juftification
comme pour fervir de fonde-
ment general fur cette matiere,
ainfi que nous l'avons dit, &
comme nous le prouverons plus
particulierement en fon lieu.
Contentons-nous d'obferver,
en attendant, que les decrets tant
de la vi. que de la xiv. Seffion
demandent également le bon pro-
pos & le commencement d'une
vie nouvelle, avec cette diffe-
rence que la vI. Seffion renfer-
me expreffément dans ce bon
propos la volonté d'accomplir les
commandemens de Dieu, dont

, que par rapport

Seff. v1.

chap. vi.

Seff. XIV,

chap. 17.

XX.

pas

la XIV. Seffion ne fait aucune
mention. Concluera-t-on de-là
que cette difpofition n'est donc
neceffaire dans le Sacrement
de Pénitence? ou plûtôt ne s'en-
fuit-il pas clairement, & chacun
ne voit-il pas,qu'au-lieu d'oppo-
fer ces decrets entre eux, ce qu'à
Dieu ne plaife, il faut au con-
traire les éclaircir l'un par l'au
tre,
& regarder la vi. Seffion
comme le fondement inébranla
ble de la xive?

Mais après avoir fini l'examen

Doctrine de la VI. Seffion, venons à pré

de la XIV.

fur les cha

pitres I.

vi.

Seffion.Ob- fent à la XIV. Le Concile y traite fervations du Sacrement de Pénitence en particulier; & les paroles du 111.& 111. préambule nous ont déja donné lieu d'obferver de quelle impor tance eft la vi. Seffion par rap port à celle-ci, puifqu'elle lui doit fervir comme de fondement & de principe. A cette premiere