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effais & les operations Chimiques, il paroît qu'elle contient un acide, qui apparemment a diffous quelque substance pierreufe des lieux où elle a coulé. La partie la plus pefante de cette fubstance se précipite au fond de l'eau, quand elle fejourne,ou qu'elle a peu de mouvement,mais la partie la plus legere ne s'en détache pas avec tant de facilité,& c'eft elle apparemment qui fait les petrifications. Cette eau petrifiante n'en eft pas plus dangereuse à boire par rapport aux Pierres qui peuvent fe former dans les reins, on le fçait & par l'experience journaliere des gens du Païs, par des operations Chimiques qui ont fait voir à M. Lemery que le fel de l'urine ne fait point dépofer la fub. stance pierreuse de cette eau. En effet les Pierres, & ce qu'on appelle Pierres dans le corps humain, n'ont rien de

&

commup.

II.

Une Perfonne à qui M. Burlet avoit ordonné des Eaux minerales d'Aix la-Chapelle,fut furprise de voir qu'au bout de trois jours qu'elle les avoit toûjours prises dans un même gobelet d'argent, il fe trouva doré, comme s'il l'avoit été par l'Orfévre. M. Homberg a dit fur cela que cette dorure venoit des foulfres de ces Eaux, ce qu'a confirmé M. du Hamel qui a été long-temps à Aix-la-Chapelle. Il a rapporté que ces Eaux font certainement trés fulphurées, qu'il a trouvé luy-même un morceau de foulfre qui nageoit deffus, & qu'aux environs d'Aix, il y a beaucoup de mines de Pierre Calaminaire. M. Tauvry ajoûta que le pus qui fort des abfcés de poitrine, dore les inftrumens des Chirurgiens.

III.

M. Geoffroy a fait part de quelques obfervations de M. fon pere fur les Eaux de Bourbonne, & de Plombieres où il étoit allé pour fa fanté. Nous ne mettrons ici que les principales.

Il y a à Bourbonne une fource d'eau très-claire, & fans

pas

mauvais goût, finon qu'elle eft fort falée, qui ne laisse d'avoir au fond un limon fort noir, & qui sent fort mauvais. Les bords du bassin sont jaunâtres, & ce qui y eft at taché y tient peu, & a une petite odeur de foulfre. L'eau eft fi chaude que l'on ne pourroit y tenir long-temps la main fans se brûler, on y peut plumer de la volaille, & y cuire des œufs imparfaitement, les feuilles d'ofeille en font confiderablement alterées; cependant on en boit fans fe brûler. On voit le matin des Iris fur la furface de l'eau. Elle rougit trés peu avec la folution de Tournefol, & ne fait rien avec le fublimé corrofif, avec la Noix de galle, l'Eau de Chaux, & la Couperofe verte. Mêlée avec le fel de Tartre, elle fait un coagulum.

Les Eaux de Plombieres ne font point alterées par tout ce que nous venons de dire, qui n'altere point celles de Bourbonne, & de plus, elles ne le font pas par le fel de

Tartre.

Il y a à Plombieres des fources froides d'eau favoneufe. On y trouve des pierres qui font comme du favon, & d'autres qui mifes en poudre & jettées fur les charbons ardens brûlent comme du foulfre, fans en avoir l'odeur. Dans toutes ces eaux favoneufes, il y a beaucoup d Hepatique, qui ne vient point dans les autres fources, chaudes, ny froides. Les Capucins de Plombieres ont dans leur Jardin une petite fontaine tiéde, d'où l'on tire des paillettes d'or ou dorées.

IV.

Le Scorbut étant devenu plus commun en France qu'il n'étoit, M. Lemery le fils a donné une Description, & dif ferentes diftilations du Cochlearia, qui est un excellent remede pour cette maladie. Les Efprits de cette Plante font bons auffi pour les maux de la Ratte, pour la melancolie, les Scrophules, la Jauniffe. On peut augmenter leur vertu par le vehicule du fel volatil armoniac, qui les rend plus alkalins, & plus penetrans,V-10290.

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t

.

M. Lemery a continué cette année son grand Traité sur l'Antimoine, & en a fait voir dans les Affemblées differentes experiences qu'il rapportera dans fon Livre.

***

BOTANIQUE

SUR LA PERPENDICULARITE

DES TIGES DES PLANTES

PAR RAPPORT A L'HORISON.

V.les M.

N ne peut guere s'empêcher de repeter fouvent en matiere de Phyfique, que les objets les plus com- p. 47. muns fe changent en autant de miracles, dés qu'on les regarde avec de certains yeux.

Les tiges de toutes les Plantes font perpendiculaires à l'Horifon, on ne s'en étonne point, & même on n'y prend pas garde. Il femble que cela ne puiffe pas être autrement. Cependant quand on eft affes Phyficien pour fçavoir ce que c'eft qu'une Plante, & comment elle fe forme, on commence à trouver ce fait merveilleux, & voici le fujet d'é tonnement, que M. Dodart a bien fenty.

Chaque graine contient une petite Plante toute formée, & qui n'a qu'à se déveloper. La petite Plante a fa petite racine, & la pulpe ou la chair de la graine, feparée ordinairement en deux lobes, eft le fonds de la premiere nourriture, que la Plantule tire par fa racine, dés qu'elle commence à germer.

que

Si une graine qui eft en terre étoit tournée de façon, la racine de la petite Plante qu'elle renferme fut tournée en embas, & la tige en enhaut, & même perpendicuJairement en enhaut, on comprendroit aifément que la

petite Plante venant à fe déveloper, fa racine & fa tige ne feroient que fuivre la direction qu'elles avoient, & parlà toutes les tiges feroient fans difficulté perpendiculaires à l'Horifon.

Mais les graines, foit qu'elles fe fement elles-mêmes, ce qui eft le plus commun, foit qu'elles foient femées de main d'homme, tombent dans la terre au hazard, & entre un nombre infini de fituations qu'elles peuvent avoir par rapport à la tige de leur petite Plante, la fituation où cette tige feroit perpendiculairement en enhaut, eft unique, & par confequent fort rare. Il doit arriver auffi fouvent qu'elle foit perpendiculairement en embas, & fans comparaison plus fouvent, qu'elle foit dans d'autres fi tuations moyennes, mais toujours fort differentes de celle qu'il faudroit.

Il est donc neceffaire, dans tous ces cas-là où la tige de la Plantule est tournée en embas, qu'elle fe redreffe pour aller gagner la furface fuperieure de la terre. Mais quelle force fait ce redreffement, qui certainement est une action violente?

Eft ce que la tige qui a moins de terre à percer du côté d'enhaut, va naturellement de ce côté, parce qu'elle y trouve moins d'obstacle?

Mais elle fçauroit donc qu'elle aura moins de terre à percer en enhaut, car jufqu'à ce qu'elle foit arrivée à la furface de la terre, elle ne peut fentir cette inégalité d'obftacle.

Et fi la petite tige fe redreffoit pour avoir moins de terre à percer, à plus forte raifon la petite racine qui eft alors en enhaut, fuivroit elle fa direction naturelle. C'est ce qu'elle ne fait pourtant pas, au contraire elle fe rabat, tandis que la tige fe redreffe.

Il a donc fallu que pour ces deux actions fi differentes, M. Dodart ait eu recours à une autre explication.

Il fuppofe que les fibres des tiges font de telle nature, qu'elles fe racourciffent par la chaleur du Soleil, & s'al longent par l'humidité de la terre, & qu'au contraire cel

les des racines fe raccourciffent par l'humidité de la terre, & s'allongent par la chaleur du Soleil.

&

Selon cette hypothese, quand la Plantule eft renversée, que fa racine eft par confequent en enhaut, les fibres d'un même écheveau qui fait une des branches de la racine, ne font pas également expofées à l'humidité de la terre. Celles qui regardent en embas, ou les inferieures, le font plus que les fuperieures. Ces fibres inferieures doivent donc fe raccourcir davantage, & ce raccourciffement eft encore facilité par l'allongement des fuperieures, fur lefquelles le Soleil agit avec plus de force. Par confequent cette branche en tiere de racine fe rabat du côté de la terre, & comme il n'eft rien de plus délié qu'une racine naiffante, elle ne trou. ve point de difficulté à s'infinuer dans les pores d'une terre qui feroit même affés compacte, & cela d'autant moins qu'elle peut gauchir en tous lens pour trouver les pores les plus voifins de la perpendiculaire.

En renversant cette idée, M. Dodart explique pourquoy au contraire la tige fe redreffe.

En un mot, on peut s'imaginer que la terre attire à elle la racine, & que le Soleil contribue à la laisser aller, qu'au contraire le Soleil attire la tige à luy, & que la terre l'envoye en quelque forte vers le Soleil.

Auffi prefque toutes les tiges naiffent coudées fous terre, & cependant en fortent droites

Les Plantes qui percent tranfverfalement, & avec une direction horizontale, un fol escarpé, comme un Mur, se redreffent dés qu'elles font à l'air, & s'appliquent enfuite contre le fol d'où elles font forties, tant les Plantes affectent constamment d'être perpendiculaires à l'Horison, C'est ce que font la Parietaire, l'Antirrhinum, la Matricaire, &c. fi cependant, quand elles fortent du mur, leurs tiges ne font pas encore affés fermes, leur poids les abat vers la terre & leur fait faire un coude, mais à quelque temps de là, malgré leur poids devenu plus grand, elles fe relevent, & font un fecond coude pour s'aller appliquer contre le mur.

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