ERE D'ES- 750. appuié d'aucun Ecrivain qui ait vêcu proche de ce tems, ce Taric étant resté maître du Champ de bataille par la défaite Prife de Sé& par la fuite de l'Armée des Gots, ramaffa toutes les dé- ville, de Cor tres Places pouilles qui furent confidérables. Informé que le bruit de doue & d'au- A Ezija l'on tient par Tradition que les Religieufes du Lorfque Taric fe vit maître d'une grande partie de l'Andaloufie, il donna avis à Muza des heureux fuccès de fes (4) FR. RODERIC D'YEPES & le P. ROA dans l'Hift. d'Ezija. ** Les Curieux qui voudront fçavoir quelle eft cette Fable, la trouveront ANNE'E DE J. C. 712. 'ANNE'E J. C. 712. T Armes. Il lui marqua en même-tems que la conjoncture étoit DE des plus favorables pour la conquête de toute l'Espagne, s'il vouloit faire paffer des nouvelles Troupes dans ce Païs, parce que celles qu'il avoit, fuffifoient à peine pour la garde des Places dont il s'étoit emparé ; que cette Région étoit riche & fertile; que le Roi Don Rodrigue étoit difparu; que fa défaite avoit tellement étourdi les Peuples qu'ils n'avoient point élû un nouveau Souverain, qui pût lever un autre Armée pour les défendre & réparer la déroute, & qu'enfin, fuppofé que quelqu'un en remît une fur pied, ce ne pourroit être que des Troupes fans expérience qu'il lui feroit aifé de vaincre & de diffiper avec les fiennes qui étoient vétéranes & aguerries (A). Ifidore de Badajoz, Don Alfonfe le Grand, la Chronique dAlbayda, de même que le vénérable Bede & Saint Boniface Archevêque de Mayence attribuent la caufe de cette difgrace & des fuivantes jufqu'à la perte de l'Espagne aux péchés des Habitans de cette partie de l'Europe, afin que cet exemple apprenne aux Souverains que le moïen le plus sûr de conferver les Monarchies, et de ne point fouffrir que l'on offense Dieu, ni que l'on foule aux pieds la Religion & les Saints Préceptes. Opinions l'année de la les Les Historiens font partagés fur l'année de la perte de différentes fur l'Espagne : événement dans lequel on doit confidérer l'indeftruction de Vafion des Sarazins, & la fin du Roïaume des Gots. Ifidore de la Monarchie de Badajoz le plus ancien Ecrivain de l'Espagne qui parle de des Gots par la Monarchie Gotique, place toujours cette révolution en l'année 750. de l'Ere d'Espagne, 5. de l'Empire de Justinien, 93. de l'Egire des Arabes & 5. du Califat de Walid :les Annales de Compostelle en font autant. Le Roi Don Alfonfe le Grand ne marque point l'Ere. La Chronique d'Albayda, ainfi que les Annales de Complute, celles de Toléde & plufieurs autres Ouvrages la mettent fous l'Ere 752. la Chronique d'Iria fixe la mort de Don Rodrigue en l'année 748. de l'Ere. Le Moine de Silos en 717. de la même Epoque, mais il paroît qu'il y a dans celui-ci une faute de Copifte, & qu'au lieu d'un 1. on doit mettre pour fecond chiffre 4. & lire 747. & non pas 717. Les Hiftoriens Arabes, l'Anonyme (A) ISIDORE de Badajoz, Don ALFONSE le Grand la Chron. d'ALBAYDA &c. Andalucien ERE D'ESPAGNE. 75% ERE D'ES- 750. Andalucien, Novieire fixent la Conquête de l'Efpagne fous Afin de bien régler la Chronologie, on doit auffi confi- * Mariana qui ne paroît pas être de cet avis, & qui semble au contraire pencher pour ceux qui la mettent en 711. met auffi deux ans plus tard que ne fait Ferreras, la Conquête d'Efpagne par les Maures; mais il n'eft pas poffible d'entrer ici dans un éclairciffement fur ce point,parce qu'une difcuffion de cette Tome II. nature demande trop d'étendue. Peut- Iii ANNE'E DI J. C. 712. La véritable laquelle on doit s'en tenir * 713. Muza, Gouverneur des Troupes. Muza Gouverneur de la Mauritanie pour le Calife, n'eut pas plûtôt reçu les nouvelles que Taric lui donnoit, qu'il forma le deffein de faire en perfonne la Conquête de l'Efpagne. Outre la gloire qu'il comptoit retirer de cette exconquêtes des pédition qui flattoit fon amour propre, les grandes richesArabes en A- fes qu'on lui annonçoit, lui paroiffoient capables d'affoufrique, paffe vir fa cupidité. Excité par de fi puiffans motifs, il leva des en Espagne avec des Troupes pour paffer en Efpagne. Afin d'en affembler plus promptement, il fit valoir à tout le monde les richeffes confidérables qu'amafferoient tous ceux qui ferviroient fous fes Enfeignes, & les grands avantages qu'ils devoient trouver dans une Province fi fortunée & fi abondante. Ses difcours eurent tant d'effet, qu'en peu de tems il fe vit à la tête d'une Armée nombreuse, avec laquelle il s'embarqua, & fe rendit en Espagne par le Détroit de Gibraltar. Taric & les autres Officiers. Généraux & Subalternes le reçurent comme leur Supérieur. Le premier foin de Muza fut de conférer avec eux comme avec des perfonnes qui étoient plus au fait que lui des affaires d'Efpagne, fur la maniére de conquérir cette Péninfule. Il fut réfolu dans le Confeil, que puifque les Gots n'avoient aucune Armée pour arrêter les progrès, il falloit diviser toutes les Troupes en trois Corps, afin de pénétrer dans le Païs par trois côtés différens. Muza retint pour lui le principal Corps de l'Armée, Taric lui fervant de Lieutenant Général; il donna le Commandement du fecond à Abdalaziz son fils, & celui du troifiéme à un des principaux Officiers. Abdalaziz fut chargé de faire la Conquête des Côtes de la Méditerranée, l'autre Général celle de toutes les Côtes de l'Océan, & Muza garda pour lui celle de l'intérieur & du principal de l'Espagne. Défolation L'Armée étant ainfi divifée, chaque Général commença affreufe dans à s'avancer avec fes Troupes vers les Quartiers qui leur toute l'Espa- étoient défignés, portant par tout le fer & le feu, afin de gae. ANNE'E J. C. DE * L'Abbé de Vayrac donne à Taric de même que Mariana toutes les expéditions faites cette année, fuivant Ferreras, par Muza, fous prétexte que celui-ci n'étoit point encore en Espagne, lorf qu'on les fit. Or, comme il paroît conyenir par l'ordre qu'il obferve dans fa narration, que Muza paffa en Espagne au commencement de l'année 713. il suit ERE D'ES PAGNE. 751. jetter la terreur & de faire perdre aux Peuples l'envie de ERE D'ES réfifter. Arrivés devant les grandes Places, ils offroient ANNE'E DE PAGNE. J. C. 751. 713. aux Habitans de leur laiffer le libre exercice de la Religion Muza s'étant mis en Campagne avec fes Troupes, affié- |