Chez DESAINT & SAILLANT, rue Saint Jean de Beauvais, vis-à-vis le Collége. M. D C C. LIX. Ats S DES CONSERVATO, PE DES ARTENTION ARTIS ML Es différentes claffes d'Antiquités qui compofent les deux premiers Volumes de ce Recüeil, font précédées de quelques réflexions générales, dont l'objet principal eft, le plus ou le moins de lumières que l'on peut avoir sur le goût des Nations dont le tems nous a confervé des monumens. Ces observations m'ont paru néceffaires, tant pour fixer l'imagination des Lecteurs, que pour leur faciliter l'étude de ces mêmes monumens. Je n'ai rien changé à l'arrangement général, ni à la difpofition particulière des objets : le public semble avoir approuvé l'un & l'autre. Avant d'entrer dans aucun détail, je dois faire obferver que, dans l'examen des monumens antiques, l'attention qu'on donne aux différens dégrés d'éxécution, de finesse, de recherches, & de goût, n'eft pas le fruit d'une vaine curiosité à laquelle on n'accorde ordinairement d'autre objet, que celui de piquer ou de flatter la sagacité d'un Connoiffeur. On peut au contraire regarder les productions des Arts comme une étude; puifqu'en effet elles préfentent le tableau des mœurs & de l'efprit d'un fiècle & d'une Nation; & qu'il eft poffible d'en tirer, sinon des preuves, du moins des conjectures folides pour l'Hiftoire, pour le caractère des Princes, & pour les révolutions dans les Gouvernemens. Plus on représente l'étude de l'Antiquité comme utile & recommandable, plus on est obligé de faire connoître l'étendue des devoirs de celui qui fe détermine à la suivre. Cet examen peut trouver fa place à la tête d'un Recueil dont l'érudition eft légère, & qu'on a regardé avec raifon comme des élémens d'Antiquité. Je fçais que les réflexions ont le fort des conféils, & qu'elles n'ont jamais fʊrmé un Connoiffeur; mais elles peuvent l'engager à une étude plus sérieuse, le rendre plus modéré dans fes décisions; |