DES DISPENSES pour les obtenir, avec la nature de l'homme : Hecquet, Phili heques? par Voir la motivador ceceléfes mede- in dans la verselle! A PARIS, M. DCCIX. PREFACE, Où l'on donne le plan de l'ouvrage. E titre de ce livre ne doit pas faire craindre qu'on en veuille, à toutes les dispenses du Carême. On convient au contraire qu'elles sont permises, e qu'elles sont anciennes dans l'Eglise. Les peres les ont souffertes, les conciles les autorisent ; toute l'Eglisé les reçoit, ce feroit une préfom. tion que de porter fon zele plus loin. Ce n'est donc pas un nouveau jong qu’on veuille impofer, ni une loy nouvelle qu'on songe à établir. Le but qu'on se propose est plus raisonnable, ce seroit d'en retracer les regles, & d'en corriger les abus. En effet , outre qu'on est fort déchê de la rigueur de ľabstinence , & du jeusne des premiers temps du christianisme, on a encore la dou. leur de voir,qu'avec tous les adoucisemens qu'on y a apporté, il ne reste plus que tres peu de pero sonnes qui les observent. On cherche à qui s'en prendre ; & parce que parce que les médecins sont ceux que l'Eglise a honorez du soin d'en dispenser on les accuse de trop d'indulgence , comme s'ils accordoient à la mollefse, ce qui ne seroit dû qu'à des infirmitez dangereuses. Mais cette accufation est d'autant plus injuste, qu'il est moins raisonnable de foupçonner d'une telle faua te, des médecins instruits de leur devoir, & nez dans l'Eglise catholique. On seroit peut-estre mieux fondé si on se plaignoit à eux-mêmes, de ce qu'ils n'ont pas fait plûtoft, sur cette matiere , toutes les réfléxions qui pouvoient leur venir dans l'esprit, pour peu qu'ils y apportaffent d'attention. Car peut-estre auroient-ils arresté la licence de ces fortes de permissions, s'ils avoient fongé à faire remarquer, que la plậpart s'accordent sur des préjugez , qui font d'autant plus forts, qu'ils naissent avec nous, ea qu'ils flattent la nature. Ne reroit-on pas en droit , par exemple, de leur demander pourquoy la matiere du jeusne & de l'abstinence , est de toutes celles qui regardent la Médecine la plus négligée? Pourquoy dans toutes les autres , s'estre piqué de tant d'exattitude & de reforme, jusqu'à n'admettre que ce qu'on comprend de plus clair & de plus certain, tandis que dans celle-cy, on défere jusqu'aux notions les plus populaires & les moins évidentes? On a severement proscrit les noms de chaud, de froid, de pituiteux, de bilieux dans la cure des maladies : on ne croit plus ces termes du bel usage, ils ne sont plus que de méprisables restes d'une physique surannée, Cependant que des alimens passent pour pituiteux, pour froids, pour bilieux , qu'on s'accuse d'un estomac refroidy, d'un foye chaud, d'un tempérament pi{nitexx, c'en fera affez pour solliciter une dif por pense, on peut-estre pour l'obtenir. Mais en cela même ce seroit faire un crime aux médesins, des foiblesses d'autruy ; ils feront moins de blâmer qu'à plaindre, si on confidere qu'en Médecine sur tout, il est tres-mal-aisé de redref fer des esprits imbus des erreurs populaires, parce qu'en fait de maladie , d'infirmité, ou de remedes, le savant comme l'ignorant, le grand comme le petit , tout le monde est peuple, c'està-dire que les malades séduits par leur sens ou esclaves de leur préjugez, ne se trouvent à téc que des raisons vulgaires , qui les frappent, & toujours au dessous des véritez qu'on leur proposé. Dans cet estat un médecin se trouve fort embarrassé, car eût-il présentes toutes les réfléxions , les plus propres à persuader un malade, elles ne serviront qu'à foulever son esprit , s'il n’employe que le ramener. La préjugé l'entraîne , il fent, dit il, le contraire de ce qu'on luy oppose : il fait que la pratique des médecins de tous les temps, a toujours esté de dispenser dans le cas qu'il propose ; en voila assez pour le déterminer. Toute sa physique mêmé qui luy avoit appris à mépriser les anciens, luy permettra de les respecterence point. Après cela il ne faut plus s'en prendre à la complaisance du médecin, il est plus malheureux qu'infidele ; & s'il se fait si mal obéir, ce n'est que parce qu'il a toujours à combattre des perchans naturels, à contrarier l'amour propre. Ce font ces mauvais panchans qu’on attaque dans des raisons pour |