Unde animi conftet natura videndum, Qua fiant ratione & qua vi quæque gerantur LUCRET. De rerum natura. Lib. I. A PARIS, CHEZ DURAND, LIBRAIRE, RUE DU FOIN. M. DC C. LVIII. AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROL PREFACE. L'OBJET que je me propofe d'examiner dans cet ouvrage eft intéressant; il est même neuf. L'on n'a jufqu'à préfent confidéré l'esprit que fous quelques-unes de fes faces. Les grands écrivains n'ont jeté qu'un coup d'œil rapide fur cette matiere; & c'est ce qui m'enhardit à la traiter. La connoiffance de l'efprit, lorfqu'on prend ce mot dans toute fon étendue, eft fi étroitement liée à la connoiffance du cœur & des paffions de l'homme, qu'il étoit impoffible d'écrire fur ce fujet, fans avoir du moins à parler de cette partie de la morale commune aux hommes de toutes les nations, & qui ne peut avoir, dans tous les gouvernements, que le bien public pour objet. Les principes que j'établis fur cette matiere font, je pense, conformes à l'intérêt général & à l'expérience. C'eft par les faits que j'ai remonté aux causes. J'ai cru qu'on devoit traiter la morale comme toutes les autres fciences, & * a |