TABLE DES LETTRES Contenues dans les deux Parties. PREMIERE PARTIE. LETTRE II. Sur la néceffité d'une révéla- LETTRE III. Sur l'existence & les preu- LETTRE IV. Sur la voie dont Dieu veut LETTRE VII. Sur la création & la chû LETTRE VIII. Sur la maniere d'enfei- 69 LETTRE IX. Sur l'accord du Chriftianif me avec la faine politique. LETTRE X. Sur l'apologie de M. Rouf feau. 104 LETTRE XI. En réponse à celles écrites de la Montagne, LETTRE XII. 145 194 * LE DÉIS ME RÉFUTÉ PAR LUI-MÊME. LETTRE PREMIERE. Sur la poffibilité d'une révélation furna turelle. MONSIEUR, DANS la caufe du Souverain qui est celle de l'Etat, tout fujet eft né foldat; lorfque la Religion eft en péril, tout Chrétien eft obligé de rendre témoignage de fa foi (a); quand l'honneur d'un Corps eft attaqué, chacun de fes membres (a) Petr. c. 3, V, & S、 eft en droit de venger fa réputation. Il femble que vous n'ayez pris la plume que pour outrager le Chriftianifme, le Gouvernement, le Clergé; de fi puiffans intérêts ne peuvent être abandonnés fans crime, Lors même que vous feignez de vouloir feulement vous défendre, vous attaquez tout le genre humain; fe pourroit-il faire que perfonne ne fe crût affez fort pour repouffer des traits lancés au hazard? Perfuadé que vous êtes fait pour dire au Public des vérités dures, vous ne devriez pas être furpris, fi quelqu'un par reconnoiffance, prenoit enfin la liberté de vous dire les vôtres. Quelle prife ne donnez-vous pas à la fatyre, par le récit burlesque de vos avantures, & de ce que vous appellez la bizarrerie de votre destinée (a)? Cette bizarrerie, Monfieur, n'eft une énigme que pour vous ; & vous pourriez en trouver l'explication en vous-même, pour peu que vous vouluffiez vous examiner avec impartialité. Dans vos divers Ouvrages, il y a ordinairement un peu de bien & beaucoup de mal, quelques vé (a) Lettre à M. l'Archevêque de Paris, P. 1 rités & beaucoup d'erreurs, tout cela = revêtu des plus brillantes couleurs ; il n'eft donc pas étonnant que vous ayez eu des admirateurs & des ennemis, des partisans & des cenfeurs, des profpérités & des revers. Depuis environ vingt fiécles que la place de Diogène étoit yacante, vous vous êtes préfenté pour lui fuccéder; qui eut ofé vous difputer #ce privilége? Comme lui vous affichez le mépris pour les hommes, la haine #contre leurs loix, leurs fentimens, leurs ufages; comme lui, fous un extérieur de modeftie, vous laiffez appercevoir un fond d'orgueil & de malignité; comme lui, vous affectez une pauvreté fastueufe. Ne pouffons pas plus loin le parallèle. Eft-ce donc une merveille que vous ayez été recherché à la Cour? L'homme que vous copiez, amufa quel2 ques momens le loifir d'Alexandre. La 1 curiofité, il eft vrai, est un mouvement auffi peu durable qu'il eft vif quelquefois; c'eft auffi, à le bien prendre, tout ce que mérite la fingularité. Mais, Monfieur, fupprimons les perfonalités. Si je commence par des reproches qui peuvent vous paroître offenfans, c'eft contre mon inclination, & |