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gage du monde, c'est celui de la CH. XI.
vérité fouveraine. Bienheureux les §. VI.
pauvres, bienheureux ceux qui pleu-
rent, ceux qui souffrent perfecution
pour la juftice, parce que le Royaume
du Ciel eft à eux (h). Ils n'en jouïf-
fent pas encore, & cependant
Jefus-Chrift dit qu'il eft déja à
eux, qu'il leur appartient; parce
qu'ils y ont un droit véritable; &
que pourvu qu'ils confervent jusqu'à
la fin la confiance 5 une attente pleine
de joie de ce Royaume (i), qui eft
l'objet unique de leur espérance,
ils le pofféderont infailliblement.
Qui pourroit donc refufer d'ap-
peller heureux ceux que Jefus- Matt. 5:
Chrift lui-même appelle de ce 3 & fuiv.
nom huit & neuf fois tout de fuite?

V. Sans cette espérance que J. C. nous donne de regner éternellement avec lui, nous ferions, dit l'Apôtre (k), les plus miférables de tous Les hommes,obligés par les maximes

(b) Beati pauperes fpiritu... Beati qui
lugent. Beati qui perfecutionem patiuntur
propter juftitiam, quoniam ipforum eft
regnum cœlorum. Matt. 5. 3, 5, 10.

(i) Si fiduciam & gloriam fpei ufque ad
finem firmam retineamus. Hebr. 3. 6.
(4) Si in has yita tantum in Chrifto spe

12.

CH. XI. de Jefus - Christ pendant tout le S.VI. tems de cette vie, à nous priver de tout ce que le monde présente de plus flateur, fans en attendre de lui aucune récompenfe dans une autre vie ; Jesus-Chrift auroit été un grand féducteur, & ne se-. roit defcendu en ce monde que pour y faire des malheureux. Mais avec cette efpérance neus fommes les plus heureux de tous les hommes puifque tout ce qui Matt, s. peut contribuer à rendre les autres malheureux, contribue felon les paroles de Jefus Chrift à augmenter notre récompenfe, & devient pour nous un plus grand fujet de joie & de raviffement de joie. C'eft cette heureuse efpérance, comme l'Apôtre la nomSap. 34. me, beatam fpem ; Cette efpérance plei ne de l'immortalité, comme l'appelAuguft. le le Sage, Spes immortalitate plena, in Pf. qui fait la vie, la joie & le bon103. heur de cette vie mortelle. Vita vita mortalis fpes eft vitæ immortalis. QUE tous ceux', Seigneur, qui mettent en vous leur espérance, se réjowïfrantes fumus,miferabiliores fumus omnibus hominibus. 1. Gor, 15, 19.

Tit. 2. 23.

33.

fent, ils feront éternellement remplis de
joie, & vous habiterez dans eux (1).
Seigneur, vous nous avez couverts de
votre bonté de votre amour, comme-
d'un bouclier impénétrable à tous ̈
les traits de nos ennemis. J'espére-
rai à l'ombre de vos aîles, jusqu'à ce
que le tems de l'iniquité foit paflé (m).
Ceft dans cette paix que je m'endormi-
rai que je repoferai; parce que vous
m'avez, Seigneur, affermi d'une maniere
toute finguliere dans l'efpérance (n).

CH. XI
S. VI,

(1) Et lærentur omnes qui fperant in te
in æternum exultabunt, & habitabis in eis
... Domine, ut fcuto bonæ voluntatis tuæ *
coronafti nos. Pf. 5. 13, 15.

(m) In umbra alarum tuarum fperabo,
donec tranfeat iniquitas. Pf. 56. 2.

(n) In pace in idipfum dormiam & re quiefcam, quoniam tu, Domine, fingula riter in fpe conftituifti me, Pf. 4. 9, 10. EIN.

J'attendois celui qui m'a fauvé de la pu
fillanimité, de i bbattement de mon
efprit, & dela tempête. Et le Seigneur
eft devenu mon refuge, & mon Dieu
l'appui de mon espérance.
Expectabam eum qui falvum me fecit à
palillanimitate fpiritus & tempeftate. -
Pf.54. v. 8.

Et faftus mibi Dominus in refugium,
Deus meus in adjutorium Spei meæ. -
PL. 93, 13.

tttttttttte
TABLE

DES CHAPITRES
& des Paragraphes, contenus
dans ce Volume,

CHAP.I. peu de §.9.On continue d'expli

E

quer cette

tentation eft plus fé-
duifante que les au-

6

enDieu caufe de très-
grands maux aux a-
mes, qui veulent faire
du progrès dans les
vertus Chrétiennes.

§. 1. En général quels

font ces maux? pag.1.

§. 3. Le peu de confiance

en Dieu eft un grand

obftacle à la piété. 4.

1.3. Que c'est un obstacle
à la priere.

5.4. Que c'est un obstacle

à l'esprit de reconnoif-

fance.

8.5. Que c'est un obstacle

à Famour de Dieu.10.

$.6. Que c'eft une source

de tentations très-

dangereufes.

$.7.Cette tentation,quoi-

que très-dangereufe

eft commune. 21.

§. 8. Cette tentation eft

plus fedusfante que les

8

i

17

?

autres.

23.

tres.

25

§.

§.

ro. Cette tentation eft

encore plus dangereuse

vers la fin de la vie.28,

11. L'esprit de pufilla-

nimité de defiance
eft très-injurieux à
Dieu,qui nous inter-
dit très-expreffément.

31.

$.12.Jesus-Chrift & les

Apôtres ont eu un Join

tout particulier de nous

precautionner contre

la défiance, le trouble

contre la crainte

exceffive, & de nous

recommander la con-

fiance, la paix la
joie parmi les plus
grands maux.

$.13.Les ames pieufes ne

doivent point fe laiffer

aller au trouble à la

35.

défiance,quoiqu'elles ne
fentent pas en elles cet-
te joie cette paix. §.

39

CHAP. II. Des rapports
différens de la foi &
de l'efpérance.
5. 1. Neceffité de la foi,
de l'efperance & de la
charité.
48
§. 2. Liaifon dépen-
dance de la foi, de l'ef-
pérance de la cha-
rité.

1

7

53

§. 3. Croire fans efperer
n'eft pas proprement
croire en Chrétien :
c'eft croire comme les
démons.
60
$.4. Manquer de confian-
ce en Dieu, c'eft felon
les Peres une espéce
d'idolâtrie.

64 CHAP. III. Des fondedemens & des motifs de l'efpérance chrétienne. §.1.L'espérance chrétien ne eft fondée fur la con noiffance de la puiffan ce de la mifericorde de Dieu, des mérites de Jefus Chrift & des miferes de l'homme. 7t §. 2. Comment la connoiffance de foi-même eft néceffairement lice

512

avec l'espérance chré

tienne.

77.

3. Pourquoi S. Paul attribue toujours la jufticele falut à la foi non à la loi?

81. CHAP. IV. Continuation du même fujet. Ce que la foi apprend à l'homme pour l'humilier, §. 1. Foibleffe de notre entendement.

85

§. 2. Foibleffe de notre volonté.

90.

3. Force de nos enne

mis.

94.

§. 4. Indignité de tous les hommes à l'égard de la grace.

a

101.

CHAP. V. Suite de la
même matiere.
Ce que la foi apprend à
l'homme pour le rele

§.

ver.

112.

§. 1. Puiffance de Dieu. §. 2. Bonté & miféricor de de Dieu.

114.

1239

131.

§. 3.Médiation de Jefus-
Christ.
CH. VI. Continuation
de la même matiere.
§. 1. Tout ce qu'on a dit
jufqu'à prefent pré-
vient toutes les tenta-
tions qui peuvent at-
taquer l'efpérance chré
tienne,

-TAS