FAMILIERES POUR LES DIMANCHES ET FÊTES DE L'ANNÉE, Par l'Auteur DES O DE L'AVENT TOME SECOND. A PARIS, Chez la Veuve DESAINT, Libraire M D C C L X X XI V. 1o. Sentimens dans lesquels nous devons entrer à la vue du don de la foi qui nous a été accordé en la perfonne des Mages, qui ont été les prémices des Gentils. 2o. Regarder ces Mages comme nos modeles auffi-bien que nos prémices, & nous appliquer en conféquence à les imiter. 1o. Sentimens dans lefquels nous devons entrer à la vue du don de la foi qui nous a été accordé en la perfonne des Mages qui ont été les prémices des Gentils. E Peuple Juif a long-temps été le feul de tous les peuples du monde qui connût le véritable Dieu, & qui poffédât la vraie ReliTome II. A gion; tous les autres peuples étoient plongés dans les ténebres de l'idolâtrie, & adoroient les démons dans leurs fauffes divinités. C'eft dans l'admiration de cette miféricorde finguliere, accordée au peuple Juif, que David difoit à la fin du Pf. CXLVII: Dieu n'a pas ainfi traité les autres nations; il ne leur a pas fait connoître fes préceptes. Mais ce peuple ingrat, bien loin de répondre, par fa fidélité à fervir Dieu, à cette grande & finguliere miféricorde, n'a fait que l'irriter fans ceffe par des infidélités, des révoltes & des murmures continuels; & il a enfin mis le comble à tous fes crimes, en refufant de croire en J. C. qui leur a luimême annoncé l'évangile du royaume de Dieu & fait à leurs yeux tant de miracles, & en demandant fa mort avec un acharnement incompréhensible; c'eft pourquoi Dieu a rejetté ce malheureux peuple & l'a abandonné à l'aveuglement & à l'endurciffement de coeur prodigieux où nous le voyons, & où il eft depuis plufieurs fiecles. Mais quand Dieu a rejetté le peuple Juif, eft-il demeuré pour cela fans. peuple qui le connût & le fervît? A là place de ce malheureux peuple, Dieu a appellé à fa connoiffance & à fon fervice toutes les autres nations de la terre, affifes jufqu'alors dans les ténebres & dans l'ombre de la mort; c'est-à-dire, qui y étoient demeurées tranquillement ; & il en a fait ce que nous appellons aujourd'hui le peuple Chrétien dont nous avons le bonheur de faire partie toutes ces nations font comprises fous le nom général de Gentils ? Comment Dieu a-t-il accompli cette grande œuvre? C'eft par le miniftere de douze hommes qu'il a choifis à ce deffein, qui font appellés les Apôtres (ce nom fignifie envoyés) & à qui avant que de monter au Ciel, il a donné ordre d'aller enfeigner toutes les nations, pour les mettre en état de s'acquitter de cet important & difficile miniftere. Dix jours après fon Afcenfion, il leur a envoyé, le jour de la Pentecôte, le Saint-Efprit qui, en les remplif fant de fes dons, leur apprit toute vérité, leur donna la force de les annoncer fans rien craindre, & les embrafa tellement du feu de fa divine charité, que fe répandant enfuite par tout le monde, ils y furent, felon la Matth. XXVIII. 19. |