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manza, seroit-elle moins glorieuse et moins honorée que celle du boisseau d'anneaux d'or qu'on trouva sur le champ de bataille de Cannes? Par-là, dans ces fastes précieux, vous verrez ce que vous êtes, Soldats François, et par chaque tableau de vos étages divers, de vos rangs, plus ou moins considérables, ce que vous devez être tous. Soldats du plus haut comme du dernier grade, les différens objets qui forment le corps de cet Ouvrage, m'ont paru devoir vous intéresser également tous, et tous également essentiels aux meilleures constitutions militaires ; c'est à vous tous que je les soumets ces nouvelles reflexions; sur l'essence d'un soldat; sur les soldats parvenus; sur le respect, l'amour et la

confiance des soldats pour leurs Supérieurs; sur les Bas-Officiers; sur les Officiers; sur les honneurs qu'on rendoit chez différens peuples aux soldats parvenus, lors de leur élection; sur l'amitié, sur la piété, et sur la religion; sur l'enrôlement des soldats Romains, et de leur serment de fidélité, comme de celui des Grecs; sur la discipline militaire des Romains; sur les récompenses militaires dans les armées Romaines; sur les faits mémorables de quelques soldats de diverses nations; et enfin sur les actions de vertu & de courage de quelquès soldats François. Vous tous qui aimez la patrie et la vertu, citoyens de tous les ordres, suivezmoi dans tous les âges, chez tous les peuples, dans le siecle où vous

vivez, et sur-tout dans nos camps; parcourons et voyons ensemble la vie et les actions héroïques de ces guerriers trop obscurs ; vous les admirerez, & vous serez touchés que la vertu des grands hommes ne trouve pas, plutôt dans son propre mérite, dans les honneurs où ils peuvent être quelquefois élevés, un asyle et comme un sanctuaire, où leurs services, et leur condition, si elle ne reçoit pas, j'ose le dire, les respects et les hommages qui lui seroient dus, soit du moins à couvert dụ mépris et de l'injustice.

que

AUX SOLDATS.

CHAPITRE I.

Ce que c'eft qu'un Soldat.

LE foldat eft un citoyen, qui pouvant

recevoir un plus grand falaire dans un autre état, donne fon fang pour la patrie; un homme qui ne connoît pas les délices, & ne redoute point la mort; un homme qui pour l'ordinaire n'a plus de ce fang qui lui donna la vie; dont les actions font la race; fouvent un homme comme du Gué-Trouin, qui fut un Héros avant d'être Noble; un homme enfin, dont le nom fe donne aux plus vaillants défenfeurs de la patrie, & qui feul fait l'éloge

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