SUR LE POUVOIR DE L'IMAGINATION DES FEMMES ENCEINTES. On l'on combat le préjugé qui attribue à PI- A PARIS, Chez L'E'S FRERES GUERIN, rue S. Jacques M. DCC. XLV. Avec Approbation & Privilége du Roi. AVERTISSEMENT DU LIBRAIRE. N attribue à l'Imagination des Femmes enceintes le pouvoir d'imprimer fur le corps des Enfans renfermés dans leur fein la figure des objets qui les ont frappées. Ce préjugé eft très-général & trèspréjudiciable au repos & à la fanté des Femmes enceintes. Quelques Savans ont déja travaillé à le détruire. Nous avons une Differtation du Docteur Blondel traduite de l'Anglois en notre Langue. Il ne me convient pas de décider du a mérite des raisons qui y font rapportées contre le pouvoir de l'imagination : mais j'ose dire que cette Differtation n'eft pas propre à inftruire, & à convaincre les Dames. On n'y trouve pas cette méthode & cette fimplicité néceffaires pour conduire pas à pas aux connoiffances phyfiques les perfonnes qu'on doit fuppofer peu inftruites des. principes de cette Science. D'ailleurs M. Blondel nie prefque tous les faits qui femblent autorifer le préjugé. Tous ces faits peuvent ne dépendre pas du pouvoir de l'imagination; mais la plupart font des faits certains, & ils fortifieront toujours le préjugé, jusques à ce qu'on en ait fait connoître la véritable cause. Les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences renferment plufieurs Differtations fur le même fujet : elles font incomparablement plus méthodiques que celle du Docteur An glois. Ces Differtations font dignes fans doute de leurs favans Auteurs, & du Corps illuftre qui les a publiées ; mais comme 'on y fuppofe toujours certains principes connus des Phyficiens, elles paroiffent peu faites pour ceux qui ignorent ces principes. Les Dames me pardonneront fi je les range dans cette claffe; les Ouvrages Philofophiques destinés à leur inf truction doivent être traités dif |