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CHEZ

A PARIS,

LADRANGE, libraire, quai des Augustins, no 19;
GUIBERT, libraire, rue Gît-le-Cœur, no 10;
LHEUREUX, libraire, quai des Augustins, no 37;
VERDIÈRE, libraire, même quai, no 25.

COMPLÈTES

DE REGNARD.

TOME I.

A PARIS,

DE L'IMPRIMERIE DE JULES DIDOT, AINE,

IMPRIMEUR DU ROI.

TE.

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NOTICE

SUR REGNARD.

JEAN-FRANÇOIS REGNARD, le meilleur de nos poëtes comiques après Molière, naquit à Paris l'an 1656. Fils unique, et héritier d'un bien considérable, il reçut une éducation proportionnée à sa fortune. Il étoit grand, bien fait, et de fort bonne mine. Son père étant mort comme il finissoit ses exercices à l'académie, il se trouva en jouissance d'un revenu qui le mit en état de figurer dans le grand monde : cependant le goût de voyager l'emporta sur les plaisirs que son opulence pouvoit lui procurer dans sa patrie.

De tous les pays qui excitoient la curiosité de Regnard, l'Italie lui parut mériter la préférence. Ce voyage fut des plus heureux; car, s'étant trouvé dans le cas de jouer, et de jouer très gros jeu, la fortune lui fut si favorable, qu'il rapporta à Paris, tous les frais de son voyage compris, plus de dix mille écus. Cette somme, jointe à la succession de son

père, qui montoit à quarante mille écus, auroit dû fixer Regnard à Paris; mais le souvenir flatteur des plaisirs qu'il avoit goûtés en Italie l'y appela une seconde fois.

Étant à Bologne, il devint amoureux d'une dame provençale, qu'il n'a fait connoître que sous le nom d'Elvire, et le mari de cette dame que sous celui de de Prade. Quoi qu'il en soit, après diverses aventures, cette dame lui proposa de revenir en France; et Regnard, trop épris des charmes de sa maîtresse pour lui refuser sa demande, saisit la première occasion qui se présenta, et s'embarqua avec la dame provençale et son mari, à Civita-Vecchia, sur une frégate anglaise qui faisoit route pour Toulon. Après quelques jours de navigation cette frégate fut attaquée par deux vaisseaux algériens; et, après un combat de trois heures, dans lequel le capitaine anglais perdit la vie, le reste de l'équipage fut obligé de se rendre au pouvoir des corsaires, qui conduisirent leur prise à Alger. Ce malheur arriva le 4 octobre 1678.

Regnard à peine arrivé à Alger y fut vendu quinze cents livres, et la belle provençale mille livres. Comme il avoit toujours aimé la bonne

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