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quelle comparaison entre ces deux portraits de la vie du Jufte & de celle de l'impie! Sila Religion eft un Roman, c'est un Roman plein de char

mes.

Mais graces à la fouveraine Sageffe, fes veritez font non-feulement aimables & confolantes, elles font encore évidentes & démonf tratives. Il y a deux manie res de les prouver. L'une par les raisonnemens fecs & abftraits dont la fubtilité échappe à la plupart des hom

mes. Ces Démonstrations peuvent convaincre l'esprit par leur évidence, mais la

volonté n'est point guerie ni ébranlée.

Il y a une autre forte de ly preuves qui ramenent l'hom me fans ceffe à fon propre cœur, qui lui font goûter la verité en même tems qu'elles la lui montrent, qui allient ensemble les pures lumieres & les grands fentimens. Tel eft le caractere des Ecrits qu'on donne ici au public. C'eft un Prelat qui a cherché à rendre les hommes Chrétiens, en les rendant philofophes. C'eft auffi ce qu'il falloit pour ceux à qui il écrivoit. LE GRAND PRINCE qui a

donné occafion à une partie de ces Lettres, avoit dans la fuperiorité de fes lumieres & de fon genie de quoi rendre inutiles tous les fecours étrangers fur les Demonstrations purement métaphysiques. Elles ne pouvoient échapper à la pénétration de fon efprit. Il falloit des preuves capables d'interesser un grand Cœur, des preuves d'autant plus convaincantes qu'elles font fimples, naïves, fenfibles; des preuves enfin dont on ne peut effacer l'evidence en la combattant, & que l'on fuppofe même dans le fecret de fon cœur, lorf

que

que l'efprit fait ses efforts pour en douter. C'est ce qu'on trouvera dans cet Ou vrage.

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